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Johnny Servoz Gavin

Né à Grenoble en 1942, le jeune Johnny s’ennuie dans le bar tenu par ses parents. Son destin est inspiré un jour par un reportage radiophonique où l’on narre les exploits des frères Rodriguez aux 24 H du Mans. En 1963, il s’inscrit aux cours de l’école de pilotage de Magny-Cours et vit sur le circuit dans une caravane, il va sympathiser avec Tico Martini alors instructeur qui deviendra plus tard constructeur de monoplaces...

Le grenoblois rate de peu la première place en finale qui attribue une monoplace au vainqueur. Johnny fait alors quelques rallyes, il est choisi pour l’opération « Ford jeunesse » par l’ADAC dauphinois et pilote une Lotus Seven. En 65 le jeune pilote se lance en monoplace sur une Brabham F3 offerte par sa fiancée Véronique.

Son look de playboy, son goût pour une existence bohème cadrent bien à l’époque avec son activité de pilote. Johnny l’enjôleur va séduire Matra qui l’engage après une saison durant laquelle on remarque sa fougue pas toujours  maîtrisée. La MS5 de F3 le mène au titre de Champion de France 1966.

A partir de là sa carrière devient fulgurante, il passe en F2 l’année suivante. En 1968, il remplace Stewart blessé sur la Matra F.1, mène à Monaco avant de casser une suspension et finit second à Monza. Johnny pilote aussi avec succès en sport proto toujours chez Matra, son duo avec Pescarolo au Mans en septembre 68 reste dans les mémoires.

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Son style de vie dilettante et sa propension à séduire ces dames ne l’empêchent pas de piloter avec classe. Il est bien sûr confronté aux drames caractérisant cette époque de course, Jo Schlesser se tue à Rouen sur la Honda qu’on lui avait proposée de mener.

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En 1969 il remporte encore sur Matra le Championnat européen de Formule 2, l’original grenoblois vit dans une péniche sur la Seine à Paris.

Il suit l’écurie Tyrrell qui engage des March en F.1 en 1970. Durant l’intersaison il participe pour s’amuser au Rallye Infernal sur une Jeep découverte, se blesse sérieusement, se retrouve avec une épine fichée dans l’œil alors qu’il érafle des branches. Séjour à l’Hôpital, son œil est sauvé après une douloureuse convalescence.

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Il retrouve son baquet mais ce début de saison est mitigé, son auto peu performante, Stewart son équipier arrive tout de même à en tirer un parti honorable. Lors du Grand Prix de Monaco, il ne se qualifie pas pour la course. Johnny « be good » va jeter ses gants à la suite de cette contre performance. Il rentre à Paris, réfléchit, décide de laisser tomber, balance toutes ses coupes dans la Seine, téléphone à Tyrrell. Il  achète un voilier puis part à l’aventure.

Officiellement Tyrrell expliquera son départ en prétextant une perte de vision consécutive à son accident… Il semblerait que Johnny ait compris qu’à partir de 70 le sport auto se professionnalise obligeant les pilotes à une préparation physique, une vie réglée qui ne lui conviendrait plus…Il préféra découvrir d’autres horizons.

On n’entendit plus parler de lui que lors d’avatars subis au cours de sa vie, un incendie sur son bateau au cours duquel il fut brûlé aux mains, une lourde opération cardiaque plus tard. C’est son cœur qui le lâcha le 28 mai 2006.      

S’il faut retenir une phrase du livre retraçant sa carrière sportive, ce sera celle-là : « Il faut toujours casser ses jouets car c’est au fond le seul moyen d’en avoir des neufs » : « Mes Excès de vitesse » / J. Servoz-Gavin-Editions Balland-1974  

SdS

Photos :  DR 

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