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Carnets de Grand Prix #1

                   Grand  Prix de France F1 1974  (5-6-7/07/74) 

 

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Bac en poche et permis depuis peu, le paternel m’avait prévenu : « je t’achèterai une voiture d’occasion lorsque tu commenceras  à travailler ». Encore étudiant, j’avais le droit de conduire la 304 qu’en de trop  rares occasions. Pas question de l’emprunter seul pour aller voir une course auto.

 Mon expérience de la course automobile sur le terrain se limitait aux derniers 1000km de Paris, une épreuve de sport prototype à laquelle j’avais assisté dans les meilleures conditions avec un brassard m’autorisant à circuler dans les stands et aux abords immédiats de la piste : une révélation. Au passage ce laisser passer m’avait été gentiment fourni par le beau frère de mon frangin qui travaillait à l’époque chez Total.

Mon beau frère (cette fois-ci le mien ), connaissant mon intérêt pour le sport auto, me proposa en juin 74 d’assister au G P de France. Début juillet il allait se déplacer dans la région de Dijon. Le Grand Prix se déroulait en effet sur le récent circuit de Dijon Prenois. Il devait me déposer le matin sur le circuit et me récupérer le soir, mon cousin atteint aussi par le virus, se joindra à nous pour ce voyage.

Je suivais la F.1 sur les magazines que je décortiquais et lors des trop rares retransmissions télévisées. Nous allions  donc assister « pour de vrai » à une course de Formule1 !

Le circuit de Dijon consistait en un tourniquet vallonné de 3,2km, un peu juste face à des  circuits comme Spa ou le Nurburgring mais le spectateur y trouvait son content puisqu’une petite trentaine de F.1 sur une piste si courte conférait un spectacle permanent.

Nous voilà donc en route dans la 4L du français Lambda …Au programme vendredi : essais libres le matin  et qualif l’après-midi, samedi idem, dimanche warm up le matin, course l’après midi. Entre ces sessions des essais et courses complémentaires comme la coupe R12 Gordini…Nous étions impatients, fébriles…

A l’époque les top teams se nommaient Mc laren, Tyrrell, Lotus, Brabham et Ferrari dont les 312 B3 avaient le vent en poupe avec le duo Lauda-Regazzoni. Les premiers tours de roues des F.1 nous avaient passionnés. Après deux journées d’essais nous en avions plein les yeux, les oreilles…Au matin du Grand Prix, nous étions installés dans la cuvette avant le lâcher de la meute. De ce poste on voyait surgir les F.1 en contre plongée d’une bosse qu’elles dévalaient en poursuivant leur sprint …Très spectaculaire ! Nous attendions de pied ferme…Tour de mise en grille…Les moteurs coupent…Puis se réveillent, additionnant leur sonorité…Pieds droits à fond ils se déchaînent à l’unisson, annonçant l’envolée… Le départ, particulièrement impressionnant quand le peloton déboule moteurs rugissants alors que les pilotes guettent la moindre faille pour passer leur proche adversaire, est dominé par les Ferrari. Qualifiés en première et deuxième ligne, les rouges ne vont pas tenir longtemps la tête, Lauda victime de vibrations dans le train avant ne contient Peterson que 17 tours et se fait lâcher. Le suédois sur l'efficace Lotus 72 remporte son sixième Grand Prix devant Lauda, Regazzoni, Scheckter et Ickx. Nous suivions particulièrement le Team Tyrrell qui venait de perdre Cevert en octobre 73. Depailler était notre pilote favori dans cette équipe. Nous étions déçus de voir que la nouvelle voiture de l'écurie n'était attribuée qu'à Scheckter, le Français devant se contenter de l'ancienne monoplace moins efficace et plus difficile à conduire. Depailler ne put se classer que huitième dans ces conditions.  Ainsi le nordique Peterson triompha sous la chaleur qui s’imposera tout le week-end.

 

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Anecdotes : après la course nous déambulions  autour du circuit vide en attendant l’heure à laquelle on nous récupérait, passant à côté d’une tente où l’on vendait des boissons, nous voyons que les vendeurs avaient quitter leur poste alors qu’il restait de nombreuses cannettes non vendues…A cours de désaltérant  nous profitâmes de l’aubaine ! Chaleur, soleil : le cousin au teint fragile dont le visage et les bras concurrenceront la robe du homard au bain marie, s’en rappellera quelques jours …En quittant Dijon-Prenois nous savions que cette course resterait gravée dans nos souvenirs. 

 SdS           

 Photo : 1/ GM : La BRM 161 de F.Migault équipier de Beltoise et Pescarolo, les français de l’époque avec Depailler(Tyrrell) et Jarier(Shadow)- Une de mes photos capturée derrière le grillage du paddock-nous n’étions pas encore rôdés au resquillage pour pénétrer dans cette zone interdite aux spectateurs.

/ DR - Le vainqueur R.Peterson (Lotus 72)

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