Grand Prix de France 1975 (4-5-6 /07/75)
Enfin motorisé sur quatre roues depuis octobre 74, j’ai « hérité » de la R8 Major achetée à un « pépé » qui changeait d’auto. 70000 km, une aile retapée d’un gris métal pas tout à fait dans le ton de l’ensemble, le système de chauffage fuyant dès ouverture, « l’engin » n’a de « major » que le nom mais me rend bien service…Il sera chargé de nous conduire (le cousin est encore de la partie) jusqu’au Castellet-circuit Paul Ricard dans le Var.
Pour accomplir ce "périple", je colle le sticker Paul Ricard envoyé avec les billets sur le capot moteur (afin que notre destination soit de notoriété publique) et souscris une assistance routière tant j’ai confiance dans notre monture !
Départ en avance, nous nous octroyons trois étapes…! Afin de ménager la « Grand Mère » : Normandie-Avallon, Avallon-Belleville sur Saône, Belleville-Le Camp du Castellet. Sur l’autoroute, rythme de croisière petit 120, on s’ennuie un peu d’autant que le chant du 4 cylindres « Cléon » couvre l’auto radio.
Budget limité, on pratique le camping sauvage et le pique nique : un chemin à l’abri des buissons avec le blé en face, une clairière en bordure d’un bois feront l’affaire…Nous voilà enfin bercés par le chant des cigales, la soif nous invite à Aubagne sur la grand place ombragée du chef lieu de canton de Marcel…(Pagnol)…A peine le temps de se remémorer « La gloire de mon Père » et nous « filons » direction le Plateau du Castelet où Paul (Ricard) fit tracer en 70 un superbe circuit aux allures estivales et infrastructures modernes…De grands espaces par rapport au rural Dijon !
Arrivés la veille des premiers essais du vendredi, nous plantons comme beaucoup notre toile dans l’enceinte du circuit et faisons un petit tour du propriétaire en fin d’après midi.
Casquette ou bob vissé sur le crâne en permanence, boisson « Tropico » et pan bagna sont notre quotidien des essais, nous marchons beaucoup pour profiter au mieux des différents secteurs de ce long circuit. Juste à côté se trouve une piste d’aviation notamment utilisée par des Canadair et les V.I.P du Grand Prix . Chaque soir s’entraînent deux pilotes dans des avions de la seconde guerre mondiale type spitfire, ce qui complète le spectacle au sol de la journée. Les Ferrari 312 T2 dominent et Lauda enfonce le clou en s’octroyant une pôle qui en dit long sur ses intentions en course. Les espoirs français reposent surtout sur les épaules de Depailler (Tyrrell) et Jarier (Shadow).
Niki Lauda confirmera lors du Grand prix en oubliant ses petits camarades, roulant toute la course seul vers la victoire, Scheckter se maintiendra un moment deuxième mais plongera plus tard dans le classement, Hunt sera classé second devant Mass et Fittipaldi le champion en titre.
Lundi matin, ne voyant pas de centre d’intérêt aussi fort que la F 1 ! Oubliant de visiter le village médiéval du Castellet tout proche, nous plions bagages et nous dirigeons vers Toulon histoire de se tremper dans la Méditerrannée avant de regagner nos pénates en deux étapes cette fois !
SdS
Photo: 1 @ GM Petit tour dans les stands en fin de journée... / 2 DR / Niki Lauda vainqueur sur la Ferrari 312 T /