Né en 1942 à Paris, décédé le 2 février 2023 Jean Pierre Jabouille, fils d’architecte, suit une éducation de bonne famille jusqu’à ce que les voitures de sport tiennent une grande place dans ses aspirations de jeunesse. Il met le pied à l’étrier en participant sur son Alpine A 110 à la course de côte du Mont-Dore et remporte sa catégorie. En 1966, il décide de s' engager dans la première édition de la Coupe de France R8 Gordini...
Il y obtient de bons résultats mais opte l’année suivante pour une saison de monoplace, formule reine en compétition. Pensant investir dans une F3 privée, il saisit une opportunité, est incorporé dans une écurie F3 engageant des Matra. En 68, l’écurie dissoute l’oblige à racheter la monoplace de son ex équipier pour courir le Championnat de France avec les moyens du bord. Son ami de toujours Jacques Laffite qui lui donne un coup de main côté intendance. Jabouille devient vice Champion de France de la spécialité derrière François Cevert cette année-là. Remarqué par Alpine et Matra, le « grand blond » est considéré à partir de 70 comme un jeune pilote d’avenir à l’instar de Cevert, Depailler, Jarier. Il court en F3 chez Alpine en 69 puis chez Pygmée en 70, des saisons décevantes. Son tempérament flegmatique à l’antipode du style frimeur des circuits efface quelque peu sa notoriété auprès du public. Il va cependant affirmer son coup de volant et surtout son goût pour la technique, la mise au point.
Après une saison F3 71 dominatrice où il termine derrière Depailler au volant des monoplaces de Dieppe, Il court pour Matra au Mans en 70, 72, 73, 74 finissant deux fois sur la troisième marche du podium. Il passe entre temps en F2 chez John Coombs en 72 sur la Elf 2. Alpine le choisit naturellement fin 73 pour assurer le développement de son proto 2 litres en Championnat d’Europe tandis que Tyrrell lui offre sa chance en F1 en 75 lors du G P de France. Jabouille va reprendre en charge le programme Elf 2 puis remporter le Championnat d’Europe en 76 sur une monoplace dont il a contribué techniquement à la création. Lorsque Renault décide de se lancer en F 1 avec un 1500 turbocompressé, c’est à ce metteur au point confirmé que l’on confie la tâche. Rude tâche, il est aussi le fer de lance de l’équipe proto de la Régie qui va remporter le Mans en 78 mais la chance ne lui sourit toujours pas dans la Sarthe.
Engagé dès 77 en F1, JPJ devra attendre 1979 pour recueillir le fruit de son travail en remportant le GP de France au volant de la Renault Turbo.
Il récidive en 1980 au GP d’Autriche. Victime d’un accident au GP du Canada où une rupture mécanique l’expédie dans le rail, Jabouille ne courra pas dans l’écurie Ligier pour qui il a signé en 81. Ses deux jambes fracturées le font souffrir, il va endosser le rôle de responsable technique de l’équipe.
L’homme va par la suite prendre du recul avec la course et ouvrir un restaurant à Paris.
Le démon de la course ne va pas tarder à le reprendre, on le retrouve en 84 dans le Championnat super production français. Il court pour Peugeot, firme avec laquelle il tisse des liens privilégiés jusqu’à entrer dans le programme 905 pour Le Mans début 90. La victoire va encore le bouder, JPJ termine encore deux fois sur la troisième marche du podium. Il quitte le baquet de compétition quand Peugeot lui confie ensuite dans les stands l’organisation de son programme F1 en partenariat avec l’écurie Mc laren. Après le retrait du motoriste français, JPJ infatigable va monter une écurie courant avec succès en GT et en série prototype avec la Ferrari 333 SP. Après avoir collaboré avec l’écurie de Ph. Alliot en Grand Tourisme FFSA, il accède à une retraite bien méritée, n’hésitant pas à reprendre du service dans des épreuves historiques ou au volant d’anciennes gloires comme la Matra 670 lors du quarantième anniversaire de la victoire de cette auto au Mans en 2012. Au cours de sa visite au rassemblement des Anciennes en Vallée d’Eure le 2 septembre 2012, il précisa qu’il aimait toujours autant les voitures et venait de faire l’acquisition d’une Berlinette A 110, l’auto de ses débuts en compétition.
SdS
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