Le terme se veut péjoratif mais n’est pas pour autant dévalorisant à mon sens . Cette édition des 1000 km succède à une annulation décrétée l’année précédente. Le plateau est composé essentiellement d’équipages privés, semi officiels ou usine pour ce qui concerne Alpine et Matra dont l’équipe débutante en catégorie Sport prototype fourbit ses armes . C’est un plateau finalement attachant. Les pilotes sont des spécialistes de l’endurance, des passionnés plus ou moins argentés ou de jeunes aspirants en devenir. Quelques cadors de la discipline sont présents: Mike Parkes, Hans Hermann, Willy Mairesse, Lucien Bianchi, Jean Guichet, Nino Vaccarella, Richard Attwood, Jo Schlesser. Une somme de « beaux coups de volants » qui valent bien le déplacement autour du valeureux autodrome.
Les organisateurs au sein de l’ASACIF, ont bien tergiversé avant de se décider à envoyer avec retard leur programme. Les usines n’ont que peu répondu à l’appel en cette fin de saison. Quelques alléchantes primes ont décidé ceux pour qui ces subsides sont vitaux dans la poursuite de la compétition.
Les forces en présence
Deux équipages se signalent particulièrement par leur vélocité au cours des essais : Schlesser-Attwood sur la Ford GT 40 de Ford France et Parkes-Piper aux commandes de la la Ferrari 250 LM. Celle-ci est la dernière du type sortie de l’usine de Maranello. Deux autres GT 40 figurent sur la liste des engagés, pilotées par Mairesse-Beurlys et Casoni-Vaccarella de même qu’une Ferrari 365 P2 menée par les frères Bianchi. Ce groupe rassemble les voitures les plus puissantes. Suivent une compagnie de six Porsche 906, à noter Schultz-Hermann, Koch-Neerpasch, les français Guichet-Ballot Lena. Les Matra 620 BRM seront pilotés par Beltoise-Servoz Gavin et Jaussaud-Pescarolo. Alpine engage trois A210 (Grandsire-Vinatier / De Lageneste-Cheinisse / Verrier-Bouharde ) et une M64 (Weber-Piot). Gethin-Lepp roulent au volant d’une Chevron B 3 . A noter deux élégantes berlinettes CD Peugeot (Bertaut-Guilhaudin/Lelong-Héligoin), une Fiat Abarth 1000 (Mazzanti-Vidal). parmi les autos issues de la série deux Ferrari 250 GT0, une 275 GTB, des Lotus Elan, MG-B, une Austin Healey Spite, deux Marcos BMC.
Les essais
Parkes-Piper décrochent la pole position devant Schlesser-Attwood. Suivent les frères Bianchi et Casoni-Vaccarella. Beltoise-Servoz ont cravaché leur Matra 2L, cinquième temps devant la première 906 de Schultz-Hermann.
Trois 906 et la troisième GT 40 monopolisent les quatre positions suivantes. La seconde Matra, les autres Porsche 906, les Alpine, la chevron, les CD et le groupe des GT bouclent la grille.
La course : 16 oct 1966...
Une bévue va malheureusement bouleverser le déroulement de la course. Au cours du tour de formation des voitures vont perdre un trop plein d’essence au niveau du virage de la ferme. Le départ est donné lancé, les commissaires de course ne signalent pas la présence du carburant dans le secteur et les hommes de tête partent en glissade dans le virage. Parkes, Schlesser, Casoni, Beltoise, Koch en font les frais. Schlesser reste sur le carreau ou plutôt contre le mur extérieur garni par une rangée de bottes de paille. Casoni abandonne à la suite de sa sortie, Beltoise et Koch ont froissé leur voiture mais poursuivent. Parkes a évité le purgatoire et passe en tête au premier tour suivi par Lucien Bianchi, Klass sur une 906 et Beltoise. En tête au second tour l’anglais possède 7 secondes d’avance sur le belge. Parkes creuse l’écart petit à petit sur les Bianchi, 12 secondes au dixième tour. Au treizième Beltoise qui réalise un beau début de course est poussé par Klass qui s’est fait doublé. Son échappement est endommagé, le moteur s’étouffe, le français abandonne.
L’embrayage de la Ferrari des frères Bianchi faiblit et Klass impose sa Porsche en seconde position. Parkes qui a court-circuité la bretelle de raccordement est pénalisé de 20 secondes mais va vite remonter ce handicap. Les premiers ravitaillements se dessinent. Buchet qui a relayé Klass doit s’arrêter pour vérifier sa grille de sélection de vitesses. La perte de temps est conséquente. Après la troisième heure les deux Ferrari de Parkes et Bianchi précèdent la GT 40 de Mairesse. Ce dernier va peu après stopper moteur cassé au virage de la ferme.
Sa voiture rejoint celle abandonnée par Schlesser. Lucien Bianchi heurte la Ford du français à la suite d’un problème d’embrayage toujours à la ferme. Il repart mais perd du temps au stand. Les poursuivants de la Ferrari de tête sont décimés. Klass sort de la route, son attache de siège s’est rompue : abandon. Les Porsche 906 de Guichet et Koch pointent seconde et troisième. L’hécatombe se profile côté Porsche, Davis (distribution), Schultz (demi arbre) et Guichet (direction). Des deux Porsche rescapées seule celle de Wicky atteindra l’arrivée.
Les Bianchi jouent de malchance, leur moteur casse au cours de la quatrième heure. Un début d’incendie se déclare. Ils quittent le classement. Un incident survient alors sur la Ferrari de tête, Piper stoppe au stand accélérateur cassé. Les mécanos interviennent, ils vont réparer en six minutes permettant à leurs pilotes de poursuivre la course en tête. Les deux pilotes leur doivent une fière chandelle, on oublie souvent le rôle primordial qu’ils jouent dans La réalisation d’une victoire. Koch profite de l'incident sur la voiture de tête pour revenir dans le même tour. Cependant l'équipage de la 906 renonce sur rupture de l’arbre à cames. Parkes-Piper sont maintenant confortablement installés en tête, les leaders n’ont plus qu’à assurer leur succès, ils possèdent à la cinquième heure un tour d’avance sur Wicky-Hanrioud. Beaucoup de casse derrière avec la déroute des Alpine, abandon de Grandsire (moteur), Verrier (suspension), les ennuis de De Lageneste (accélérateur-collecteur d’échappement). Garant renonce (GT0-joint de culasse) comme Bertaut (CD-sortie), Noblet (250LM-boîte de vitesse) et Pescarolo (allumage).
Gethin sera victime de sa commande de boîte mais ralliera l’arrivée comme Weber malgré des ennuis d’étriers de frein. Les nombreux abandons et ennuis divers propulsent une GT en troisième position. Neyret-Terramorsi en fin d’épreuve ont la surprise de lire leur excellente position sur le panneau de stand. Le cap des 1000 km est franchi. L’épreuve se termine sur la victoire de la Ferrari de David Piper.
CLASSEMENT
1st |
26 |
Piper / Parkes |
Ferrari 250 LM |
David Piper |
129 |
Moy 153.934 |
1st |
||
2nd |
43 |
Hanrioud / Wicky |
Porsche 906 |
126 |
1st |
||||
3rd |
22 |
Neyret / Terramorsi |
Ferrari 250 GTO |
Robert Neyret |
117 |
2nd |
|||
4th |
11 |
Delageneste / Cheinisse |
Alpine A210 Renault |
Automobiles Alpine |
115 |
1st |
|||
5th |
6 |
Dauwe / Kehrmann |
Lotus Elan |
113 |
1st |
||||
6th |
38 |
Vestey / Gaspar |
Ferrari 275 GTB/C |
113 |
3rd |
||||
7th |
28 |
Noblet / Gosselin |
Ferrari 250 LM |
Ecurie Francorchamps |
112 |
4th |
|||
8th |
10 |
Gethin / Lepp |
Chevron B3 Ford |
Chevron |
111 |
2nd |
|||
9th |
9 |
Weber / Piot |
Alpine M64 Renault |
Automobiles Alpine |
111 |
2nd |
|||
10th |
1 |
Mazzanti / Vidal |
Fiat-Abarth 1000 |
111 |
3rd |