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  • Carnets de Grand Prix #9

                                 

                  Grand Prix de Suisse  / 27-28-29 Août 1982

    Deux Grand Prix en France cette année-là ! Mais pourquoi G P de Suisse ? La compétition automobile est interdite en Suisse depuis la tragédie du Mans en 55, ainsi cinq Grands Prix furent disputés en territoire helvétique de 1950, année de création du Championnat du Monde, à 1954.

    En 1950 Giuseppe Farina impose son Alfa-Roméo sur le circuit de Bremgarten tandis que Juan Manuel Fangio boucle la dernière victoire (54) en territoire neutre au volant d’une Mercedes, toujours à Bremgarten où le français Louis Rosier prend la troisième place sur Talbot. Ensuite, les citoyens helvétiques durent se déplacer en terre étrangère pour assister aux courses automobiles notamment les GP de F.1 que la Suisse avait bannis.

    Mais le circuit de Dijon, somme toute proche des cantons, reçut en 75 hors Championnat une épreuve de Formule 1 baptisée Grand Prix de Suisse, je me souviens y avoir vu gagner le « régional » de l’étape Clay Regazzoni sur Ferrari .

    Le fromage suisse adjoint à la moutarde ayant fait monter la mayonnaise, on remet ça en 82 mais avec cette fois-ci une course officielle inscrite au Championnat du Monde.

    Après le « Ricard » en juillet on se ressert en août avec une visite devenue habituelle chez les bourguignons dont l’accent avait capté un petit quelque chose de traînannnnt !

     

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                                                Prost

    Les Renault, elles,  ne traînent pas et la première ligne du GP de France est inversée: 1 Prost 2 Arnoux. Les deux équipiers vont tenir ces places très longtemps, laissant augurer un doublé mais … Arnoux abandonne au 75è tour et pire, à la suite d'un problème aérodynamique Prost cède sa première place à deux tours de l’arrivée au profit de Keke Rosberg qui remporte sa première victoire sur une Williams. Le suèdois, ayant amassé de nombreuses places d’honneur au cours de la saison, sera sacré Champion du monde, n’ayant donc obtenu qu’un seul succès. 

     

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                                               Rosberg

    SdS  

    Photos: DR /                                       

  • Carnets de Grand Prix #8

                 Grand Prix de France 1982  / 23-24-25 juillet

                                       Duel fratricide

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    Après les fourmis bourguignonnes les cigales varoises ! C’est avec plaisir que nous redescendons au Castellet  pour un Grand Prix estival. La R5 Alpine trépigne de joie, sent-elle déjà la belle prestation de l’équipe Renault ? Une chose est sûre ce sera un Grand Prix turbo. Ferrari qui a emboîté  le pas de la firme française en concevant un V6 turbocompressé  compte bien  jouer la victoire comme Brabham avec le BMW 4 cylindres Turbo. Les essais confirment, ce sera un duel en rouge et jaune avec les blancs de Brabham en embuscade .

    Au départ Arnoux le pôleman de même que Prost se font vite griller la politesse par Patrese puis Piquet (Brabham) qui prend la tête mais abandonne peu avant la mi-course. Arnoux se retrouve seul en tête,  Prost suit à distance, sous son casque ça bout. Avant la course l’équipe a décidé de le favoriser car à ce stade de la saison il compte plus de points(19/ 2 victoires) qu’Arnoux (4/ 0 victoire). Au cas où Arnoux serait devant il était prévu que ce dernier ralentirait en fin de course afin de laisser passer son co-équipier mieux classé au championnat. René avait acquiescé mais à quelques encablures du drapeau à damier son avance est telle qu’il juge sa victoire méritée, il refuse de regarder le panneau 1 Prost 2 Arnoux brandi au passage devant les stands. Du bord de la piste nous ignorions ces palabres et applaudissions au doublé des jaunes ainsi qu’à la 3è place de Pironi sur Ferrari …Marseillaise et podium 100% Français. D’où nous nous trouvions ce podium n’était pas visible et c’est plus tard dans la presse que nous découvrons la tronche déconfite de Prost sur la seconde marche du podium.

     

    gp france 1982

     

     

     

    Le lendemain sur le départ pour la Touraine où je "rendais" mon neveu à ses parents, nous déjeunons dans un bar au Beausset…Des gars du cru discutent bruyamment, l’un d’eux demande au groupe : "qui a gagné le Grand Prix hier" ? Un autre répond :   « c’est Arnouxe le meilleureux ! »…

    Nous enquillons donc l’autoroute, au bout de quelques temps nous rattrapons le transporteur Renault qui rentre à Viry, nous doublons, mon neveu ouvre la vitre et brandit le V de la victoire. Le chauffeur nous assène un grand coup de corne au passage.

    SdS

    Photos: DR / 1 Le départ : les Renault et Ferrari vont se faire remonter par les Brabham de Patrese et Piquet / 2 Prost-Arnoux-Pironi 

  • Carnets de Grand Prix #7

    Grand Prix de France / 3-4-5 juill 1981

     

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     Après une impasse Grand Prix en 80 où je suis occupé à l'école de pilotage du Mans Bugatti, nous revoici sur le chemin de Dijon...

    Lors du GP de France 77, nous nous trouvions dans la zone spectateurs face à la courbe parabolique lorsqu’un jeune homme se pose à proximité pour observer les F.1, il s’agissait d’Alain Prost, pilote en formule Renault Europe, ne payant pas de mine avec son nez tordu et sa petite taille, qui courait ici ce week-end. Personne ne lui demanda d’autographe... Peut-être n’imaginait-il pas ce jour là que 4 ans plus tard il monterait sur la première marche du podium de ce même Grand Prix et puis deviendrait le plus grand pilote français à ce jour.

    Après des débuts en 1980 sur Mc Laren dans la discipline reine, Prost est engagé par Renault en 81.

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    Il réalise d’excellentes performances mais des problèmes de fiabilité le privent de victoire en début de saison. Pour « son » Grand Prix Prost part en deuxième Ligne. Piquet domine les 58 premiers tours sur sa Brabham, Prost maintient sa Renault à la deuxième  place lorsqu’une violente averse orageuse incite les organisateurs à stopper l’épreuve qui repart pour une deuxième manche une fois la piste sèche.

     

    Prost va saisir sa chance et prend le large franchissant le drapeau à damier avec suffisamment  d’avance pour l’emporter à l’addition des temps des deux manches. Une nouvelle Marseillaise qui nous enchante, cette année là j’avais emmené mon jeune neveu… Pour fêter un… jeune pilote talentueux qui deviendra quadruple Champion du Monde et constructeur F.1.

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    SdS 

    Photos : 1-2@GM - incursion dans les stands  / 3-4 :DR / Première victoire en F1 pour le "Prostichon national" / 

     

     

  • Carnets de Grand Prix #6

    Grand Prix de France / 29-30juin ,1er Juillet 1979

     

    Dijon 79... Victoire historique... Renault s’était lancé en Formule 1 depuis Silverstone 77 : un défi ! Ne disposant  pas d’un V8 ou V12 de 3 litres, la régie sous l’impulsion de quelques passionnés au service compétition, plonge dans l’aventure du moteur turbocompressé. La règle d’équivalence en F.1 repose sur l’égalité suivante 3 litres atmosphérique = 1,5 litre turbo . Elf avait commandé à la régie la conception d’un V6 2litres ayant brillamment remporté le Championnat d’Europe des prototypes 74 dans un châssis Alpine A 441 .

    Encouragé par ce succès le service compétition s’attaque aux 24 h du Mans avec le 2litres turbocompressé , la direction accepte l’idée de la F.1 mais privilégie un succès au Mans toujours avec Alpine. 78 sera la bonne année. A partir de là l’équipe se concentre à cent pour cent sur la F.1 , ayant réduit le V6 à 1500 cm3 . Les débuts ont été difficiles, contraintes thermiques, temps de réponse, les ingénieurs ne manquent pas d’occasions pour cogiter. Les anglais de la F.1 rigolent bien, ils ne croient pas en l’équipe des jaunes, en 79 ils vont rire jaune...  

    Fiabilité et performances s’améliorent. N’ayant pu me déplacer au P Ricard en 78, je ne rate pas l’occasion de suivre l’équipe Renault à Dijon et ce sera la bonne ! Avantagés par la configuration du circuit et l’altitude relative du site(les atmo respirent moins bien), les français ne rateront pas le coche. Première ligne Renault aux essais, Jabouille et Arnoux sont gonflés à bloc. La concurrence est forte avec Ferrari et Brabham Alfa Roméo dont les puissants 12 cylindres relèguent derrière les équipes anglaises et leur V8 Cosworth. Villeneuve résiste à la pression des jaunes environ jusqu’à la mi-course au prix d’un pilotage d’enfer. Il cède face à Jabouille qui s’envole mais Arnoux qui remonte va lui tirer une sacrée bourre,

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    un j’te passe tu me repasses durant les derniers tours, moment d’anthologie auquel nous applaudissons parmi le public en liesse…Suivent la Marseillaise...Cocorico!... Et l’invasion de la piste.

     

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            SdS

     Photos: DR / 1: « roues dans roues »Villeneuve-Arnoux, le canadien

    reprendra finalement le dessus et la seconde place / 2 : Jean Pierre Jabouille, sa première victoire en F.1 et celle d’un moteur turbo/