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Post & Scriptum - Page 35

  • Encre de chine # 1

     

    Scannés sur la base de vieux canson jaunis, ces dessins ont retrouvé leur fraîcheur initiale: l'informatique a agi comme une machine à remonter le temps:

    n lauda - Copie.jpg

     

    Niki Lauda

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    Jacky Stewart

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    Patrick Depailler - Tyrrell F1 007

     

    Shadow Jarier.JPG

     

    Jean Pierre Jarier - Shadow

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    Ford Capri GRoupe 2

     

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    Brabham BT 44

     

    @ GM  / SdS

     

     

     

  • Arturo

    a merzario.jpg

     

     

                           Arturo Merzario

     

    Né le 11 mars 1943 dans la province de Côme en Lombardie, pas étonnant que les fées automobiles se soient penchées sur le berceau du jeune Arturo. Dans son pays les créateurs se nomment Abarth, Alfa Roméo, Ferrari, Lamborghini, Maserati ! Merzario débute chez Abarth en course de côte et épreuves sport (Champion de la montagne en 69). Son coup de volant est remarqué par la Scuderia qui l'engage en 70 dans les épreuves sport proto sur la belle Ferrari 512 S. En 71 il signe son 1er succès pour Ferrari au Mugello.

    merz ferrari.jpg

    En 72 sur la 312PB le petit italien l'emporte à Spa et à la Targa Florio. Il participe aux G P F.1 mais sans succès sur une Ferrari non compétitive. Il s'illustre en 73 aux 24 H du Mans mais termine second derrière Matra. Quand la firme de Maranello le libère en 74, il se réfugie chez Alfa Romeo en catégorie Sport Proto, cela lui réussit : 1° à Monza puis 4 succès en 75 (Dijon-Monza-Nurburgring-Enna), encore deux en 77 (Dijon et Le Castellet). 

    merzario isorivolt.jpgParallèlement il poursuit en F.1 chez Williams, March, Wolf mais les résultats le boudent, ce ne sont pas des Top Teams! Il crée en 78 sa propre écurie en rachetant le matériel Khausen. 

     

     

    merzarioa1.jpgArturo chapeaute tout : évolution, organisation, pilotage : c'est probablement trop pour ce petit bonhomme rempli d'énergie. Ses autos n'atteindront jamais le Pinâcle, pire, elles se traînent..

    arturo_merzario__united_states_1978.jpg

    Probablement déçu, il met un terme à sa carrière en 1980 mais  revient courir pour le fun dans les années 90 en championnat italien GT sur Maserati, Porsche, Ferrari.

    merzario-arturo_2.jpg

    Ce personnage passionné, sympathique, pittoresque, coiffé de son inséparable Stetson fut très apprécié du public comme par ses pairs. Doué d'un sacré coup de volant, il fit aussi preuve de courage quand, sous les yeux de G. Edwards et quelques autres, il tira N. lauda de sa Ferrari en flammes au Nurburgring 1976.    

    A 71 ans maintenant, on l'imagine couler des jours paisibles dans son Italie natale.

    SdS

    Photos: DR

     

     

  • Retour aux sources...

                                  Grand Prix de Belgique 2010

    Jaime Alguersuari T Rosso.JPG

    Spa : An 32 après Bernie Ecclestone…

      IMG_2072.JPGJeudi 26 juillet 2010, veille des premiers essais, nous avançons au devant du jeune peï ( jeune type en wallon) devant sa grille.

    « Peut-on acheter des billets dès ce soir ?

    Le jeune ardennais, l’air hébété, nous répond :

    -Oui, suivez la route, les caisses sont là-bas. »...

    Deux fois on nous fera le coup : les caisses sont là mais fermées, Ecclestone a décidé qu’elles n’ouvriraient que demain matin, comme le circuit. Les contrôleurs chargés de laisser passer les autos des « V.I.P » ne sont apparemment pas au courant. Voilà pour les négligents qui ne commandent pas leurs tickets à l’avance, demain matin c’est piquet aux aurores…  

    Cela faisait 16 ans que je n’avais pas remis les pieds à Spa ! A l’occasion du proche anniversaire de mon fils, nous décidons d’aller voir une course F.1 en live pour son plus grand plaisir! Habitué des 24 Heures sur le terrain, il n’a jamais vu les courses F.1 qu’à la télé.

    paddock.jpg

     Beaucoup de choses ont changé, peu côté circuit, mais plutôt ambiance F.1 ; Ecclestone a définitivement imposé son empire et ça se ressent : le bunker est infranchissable côté paddock hi tech et stands, il faut banquer un max pour entrer dans le temple! vigile GP.jpgLes vigiles et leurs chiens sont derrière le grillage, prêts à vous cueillir! Dialogue, astuces et pince Monseigneur sont inutiles. Autour de l’enceinte du circuit, des vigiles encore qui circulent en quad ou à pied avec cabots pour intercepter les resquilleurs. En ce qui concerne le stationnement et le camping, c’est le racket bien organisé, plus d’une centaine d’Euros pour trois jours dans un pré sans sanitaires, ça correspond pratiquement à un billet « 3 jours enceinte générale ». Le fiston, à quelques jours de son anniversaire, aura droit à un billet demi-tarif dernier carat, on a eu chaud !

    Arrivant sur les lieux jeudi soir, veille des premiers essais, on s’aperçoit donc qu’il faut jouer la débrouille. C’est Jeff qui va nous sauver, devant l’entrée du circuit grâce au petit terrain voisinant sa maison. Il propose 10€ par jour (emplacement low cost) pour garer la voiture, on marche, nous retrouvant au fil du week-end coincés entre un camping car loué par des polonais et la voiture d’un « papi » (dixit le fiston) résidant dans l’Orne. Ce dernier a vu, à l’âge de 5 ans, nous dira-t-il, accroché à la main de son papa, la Jaguar de Sanderson-Flockhart vaincre au Mans, en 56 après le drame… Y- a des bonshommes qui font preuve de constance… Il nous reste à trouver un coin pour la tente car si on la plante chez Jeff, le malin s’est aligné, c’est 30 € de plus par jour! Le rusé nous a même proposé deux tickets « service circuit » pas très clairs avec une remise… Un petit Ecclestone sommeille en Jeff! A 50 mètres de chez lui se trouve la forêt, le soir venu on plante la toile discrètement. Elle est bien planquée et la nuit tombée on rejoindra notre bivouac improvisé.

    IMG_1731.JPG   Les essais du vendredi voient les Ferrari dominer, le temps est incertain, on ne s’en étonnera pas, nous sommes près de La ville d’eau, les baraques à friture très nombreuses… Samedi, pour les qualifs, le soleil fait de timides apparitions, RedBull, Mc Laren et Renault font les chronos : Pôle Webber puis Hamilton et Kubica.

     

                                                         spa f1 2010Les ébats des F.1 sont complétés par des essais et courses des GP2, GP3, Formule BMW et Porsche Cup, pas le temps de s’ennuyer donc. Dimanche matin, le « grand jour » arrive, ouverture du circuit à 7H, à 6H30 trois cents péquins avec nous attendent amassés devant une des grilles d’entrée, les acharnés donc! A 13H après diverses courses, parade des pilotes dans des cabriolets, la pluie menace, la plupart des vedettes sont assises à côté du conducteur avec casquette et anorak, on les reconnaît à peine sauf Webber bon prince qui est assis derrière le hard top cheveux au vent, il salue les spectateurs. Celui-là ne se croit pas sorti de la cuisse de Jupiter, c’est un gars du bush, un «crocodile dundy» super motorisé, y fait pas de manières et respecte le public!

    Après le tour de mise en grille, c’est le silence avant la tempête, toujours impressionnant, le temps semble s’arrêter avant l’assaut et ça va donner! Une fois dans leur cockpit, les vingt pilotes ne connaissent bien sûr plus personne, ils se donnent à fond, c’est là que le passionné se retrouve, on pense plus à l’Empereur Ecclestone.

    Hamilton se fait la belle, Webber s’est raté au départ mais il remonte,Hamilton.JPG Kubica roule fort et l’on voit sur l’écran géant qu’Alonso s’est fait harponner par Barrichello dans la chicane avant les stands. Après l’accrochage Button-Vettel, le jeune protégé de chez Mc Laren fera toute la course en tête tandis que Webber passera Kubica sur l’arrêt pneu, Massa termine 4ème, Sutil (Force India) 5ème. Schumacher, assez à l’aise sur le circuit de sa première victoire, se fera passer comme un bleu. Ca s’est déroulé devant nos yeux aux Combes, son jeune équipier Rosberg l’atomise alors que la pluie tombe, 6ème – 7ème.

    spa f1 2010

    Suivent Kobayashi (Williams), Petrov (Renault) et Liuzzi (ForceIndia). Entre les Safety cars, l’arrêt pneu et les averses, la course a été plutôt animée!!! Restait à affronter les bouchons de sortie de circuit afin d’aligner les cinq cents bornes de retour, les yeux et les oreilles bien remplis ! On lira plus tard qu’un peu plus de 52000 entrées ont été vendues, un score plutôt minable! Les organisateurs sont en déficit et c’est la région qui payera la différence.

    ambia.jpg

    Les tarifs de la F.1 ne seraient-ils pas en cause ? Bien sûr, il ne faisait pas beau, les autos semblent stéréotypées,  les pilotes sont moins mythiques qu’il y a seize ans, manquant de personnalité pour les plus jeunes, changement d'époque. Bien sûr ils ne risquent plus leur vie à chaque course, heureusement…Certaines appellations de voitures font surtout penser à des produits vendus en supermarchés…Toutes choses qui me font regretter un temps... Ecclestone qui se remplit les poches avec les droits TV ne serait-il pas en train, en Europe, de vider les Grands Prix de spectateurs? Dommage pour le toujours beau circuit de Spa Francorchamps.

     /Grand Prix de Belgique 2010/27-28-29 août/Spa Francorchamps/

    SdS      /  Photos @ GM

  • Champagne à Indianapolis

    Jules Goux 1913 Indy winner - Copie.JPG

         Ne rêvez pas…C’était il y a cent ans en 1913. A la veille du premier conflit mondial Peugeot va se mettre en évidence sur le célèbre speedway américain. Pour cette édition, les organisateurs mettent les petits plats dans les grands. Ils cherchent à donner une dimension internationale aux 500 Miles. Dans le but d’appâter pilotes et constructeurs du vieux continent des primes et récompenses financières inaccoutumées sont proposées aux européens. Ils mettent dans le mille et leurs émissaires envoyés en Europe décident une poignée de futurs participants. Peugeot, Mercedes, Isotta Fraschini et Sumbeam se lancent dans l’aventure d’autant plus que l’acheminement de leurs autos de l’autre côté de l’Atlantique ne leur coutera rien.

    Alors que les Américains produisent des voitures à soupapes latérales et régimes lents comme les Marmon et National victorieuses en 1911-1912, la firme française possède des références pour disputer ce challenge. Un moteur à double arbre à cames en tête de 7,6 L installé dans un châssis allégé. La solution mécanique est inédite à l’époque et les ingénieurs français qui se surnommaient « Les charlatans » se sont penchés sur un élément important : la chasse au poids, optimisant l’avancée technique moteur.  Les saisons 1912 et 1913 furent l’occasion d’une belle moisson de succès en Europe pour l’équipe Lion-Peugeot en catégorie Grand Prix.

    Indy est tout de même une autre histoire, les Européens vont-ils faire le poids sur l’anneau des 500 miles? Les essais confirment que Jules Goux qualifié en deuxième ligne de même que Zucarelli compteront parmi les favoris de la course. Les deux Peugeot se sont montrées en verve durant les « Qualifying».

    Les américains ne seraient-ils pas tombés dans leur propre piège?

     

    1913_Indianapolis_500.jpg

    Le 30 mai 1913, 100 000 spectateurs se pressent sur le Speedway pour assister à l’affrontement Etats Unis – Europe, une belle opération pour les organisateurs.  Goux prend la tête dès le départ, imprimant à la course un rythme échevelé. Des abandons se succèdent dont celui de la Peugeot de Zucarelli qui casse son vilebrequin au 18è tour. Jules Goux connaît des problèmes de pneus qui vont l’obliger à céder sa première place. Roulant grand train il reprend la seconde position après les 100 miles. Au 55è tour, l’arrêt pneus de Burman sur sa Keeton-Visconsin lui rend sa position de tête. A mi-course, un nouvel arrêt pneu le rétrograde en troisième place. La détermination et l’aisance en piste de l’homme vont le remettre en selle pour la victoire après 300 miles couverts. Malgré un autre arrêt pneus, Goux qui avait cédé encore la première place, reprend le commandement au 136è tour. Il va creuser l’écart sur Mulford et possède 12 mn d’avance aux 400 miles! Son manager lui demande d’assurer à partir de là. Le français va cependant franchir la ligne en vainqueur avec un bel avantage sur la Mercer copilotée par les Américains Wischart et De Palma, empochant le chèque de 20000 Dollars-or par la même occasion.

    1913 indy 500 - the pits 1.jpg

     

    Il faisait très chaud le jour de la course et la petite histoire raconte que Goux ne s’arrêtait pas aux stands exclusivement pour ravitailler en essence et changer de pneus. Le bonhomme de même que son mécanicien se rinçait le gosier avec une gorgée de champagne. L’anecdote est difficile à vérifier mais Jules aurait proclamé à la fin de l’épreuve : « sans le bon vin français, je n’aurais pu vaincre! » Le célèbre cru français aurait prodigué une légère euphorie lui permettant de tenir le rythme sans altérer pour autant ses réflexes…

    Jules_Goux_wins_Indianapolis.jpg

    Ne le répétez pas! La F.I.A pourrait annuler rétroactivement cette victoire en rendant la première place aux Américains!  A n’en pas douter ces derniers auront retenu deux leçons de ce succès : l’intérêt de la technologie du double arbre à cames en tête et les bienfaits du breuvage champenois (consommé avec modération).

    A noter que 100 ans plus tard, au mois de juin, Peugeot s’est illustré à nouveau aux US avec le talentueux Sébastien Loeb qui au volant de la 208 T16 PP a pulvérisé le record de la montée de Pikes Peak dans le Colorado.

     

    indy 1913

     

     

     

     

                             SdS

    Photos : DR / 500 miles d'Indianapolis 1913 / Pikes Peak 2013 /

     

  • Gunnar Nilson pilote courage

    g nilsson.jpg

    Après s’être essayé au pilotage en Suède, Gunnar Nilsson débute sérieusement la compétition automobile sur le tard à 24 ans passés en 1973. Il effectue deux saisons d’apprentissage en Formule super Vee  puis en Formule 3  Allemagne l’année suivante. Le  pilote suédois remporte en 1975 le très coté Championnat d’Angleterre de Formule 3(8 victoires), il gagne aussi 4 courses de Formule Atlantique britannique cette année-là. Muni de ce bagage, Gunnar saisit une opportunité, prévu chez March en F2 l’année suivante, il profite du départ précipité de son compatriote Ronnie Peterson quittant Lotus pour la firme de Bicester. L’équipe de Colin Chapman « récupérant » un Suédois contre un autre à la suite d’un accord avec March, il devient donc l’équipier de l’italo-américain Mario Andretti de retour dans l’équipe anglaise après son incursion, elle-même précipitée mais fugace, chez Parnelli en Afsud et aux USA Ouest. C’est l’occasion d’apprendre, d’affiner son pilotage en formule 1 sur la Lotus 77, une voiture peu compétitive en début de saison causant la valse des baquets citée plus haut mais qui va progresser au fil des Grands Prix.

    Nilsson.jpgTrès vite, son talent se révèle, il monte deux fois sur la troisième marche du podium au cours de la saison en Espagne et en Autriche, termine cinquième en Allemagne et sixième lors du dernier Grand Prix au Japon. Il s’octroie une honorable dixième place au Championnat du monde, entrant  dans la peau d’un vainqueur potentiel de Grand Prix. En 1977 Mario Andretti, après quelques courses, fait de l’innovante Lotus 78 à effet de sol une redoutable concurrente, la tenue de route de ce châssis surclasse la concurrence cependant la lotus est fragile. Nilsson épaule son chef de file mais lorgne sur la victoire au volant de son efficace machine. Il est maintenant capable de remporter un Grand Prix, en fera la démonstration lors du GP de Belgique dans des conditions climatiques exécrables, une pluie battante en début de course. Malgré un arrêt pneus et deux têtes à queue le Suédois vaincra, attaquant sans relâche. Fou de joie sur le podium, il  réalise un de ses rêves. En début de saison, Gunnar avait finit cinquième au Brésil et en Espagne, aprèsla Belgique il termine quatrième en France, troisième en Angleterre. La deuxième partie de la saison verra ses performances décliner, il ne marque plus de point, victime de son moteur en Allemagne et en Autriche, de sa suspension en Italie, d’accrochages en Hollande et aux USA, d’un accident au Canada, de sa boîte au Japon. Andretti gagne 4 Grands Prix mais Lauda s’adjuge le titre mondial cette année-là, Nilsson est classé huitième au Championnat du Monde.

    gunnar.jpg

    Lors de la dernière course au Japon, Gunnar est victime de malaises, de saignements en sortant de son cockpit après son abandon sur rupture de boîte de vitesses. Il subit des examens qui révèleront plusieurs tumeurs au cerveau ainsi qu’au foie. Durant l’intersaison, le suédois se fait opérer, la presse parle d’hépatite. Lotus pour la saison suivante lui a préféré Peterson jugé plus rapide aussi Gunnar a t’il signé pour la nouvelle équipe Arrows, il ne courra pas. Le suédois se bat, avec une énergie surhumaine diront plus tard ses proches, contre un cancer qui prolifère  malgré les traitements (chimio-cobalt) que ses médecins lui administrent. Au cours de l’été 78, la maladie lui offre une trêve, le pilote F.1 refait une apparition au GP d’Angleterre dans son ancienne équipe, montrant un corps secoué par le mal. Heureux de retrouver l’ambiance de la course, il masque sa souffrance et conjure le sort en annonçant que son cancer est en voie de rémission. Le crabe avait reculé pour  mieux préparer une nouvelle offensive, fulgurante celle-ci. On le retrouve méconnaissable le 13 septembre 78 suivant le cercueil de son proche ami Ronnie Peterson fauché par une embolie graisseuse consécutive aux blessures subies lors de son accident du Grand Prix d’Italie. Gunnar, de sa chambre d’hôpital, émet le désir de créer une fondation de lutte contre le cancer pour aider les médecins à faire progresser la recherche, y consacre son énergie qui s’amenuise. En octobre, il s’éteindra à l’aube de sa trentième année. Gunnar sur son lit d’hôpital s’était voué jusqu’au dernier souffle à cette fondation que sa mère, Elisabeth, pérennisera et nommera « Gunnar Research Fund ».

    SdS

    Photos:  DR

     

     

  • Jack Brabham

    Jack-Brabham-2.jpgJack Brabham est né à Hustville en Australie le 2 avril 1926. Le jeune garçon est passionné de mécanique et prend le volant très jeune. Il se lance dans les affaires en 1946 en gérant un garage de réparation mécanique, il pilote en parallèle puis rencontre Ron Tauranac, préparateur en compétition. Tous deux vont s’associer. Brabham court en Australie. En 1954, il se distingue au Grand Prix de Nelle Zélande. Remarqué par John Cooper, ce dernier lui propose un volant F1 ponctuel en Europe. L’Australien pilote aussi en F2 sur Cooper, il remporte 13 courses dans la spécialité entre 1957 et 1960. Il finit 4ème en 1958 au GP de Monaco F1. C’est en 1959 qu’il gagne son premier Grand Prix encore à Monaco puis le GP de Grande Bretagne. Sa régularité paya puisqu’il s’adjuge le Championnat du monde sur l’excellente et compacte Cooper Climax qui imposera le moteur central arrière.

    1960jack_brabham__cooper_t53_.jpg

    Ses 5 victoires en 1960 lui permettent d’empocher un deuxième titre. Il fera  preuve au cours de sa carrière d’un pilotage viril que ses adversaires contesteront parfois car à la limite de l'esprit sportif.   

    Après une saison 61 décevante, Brabham et Tauranac fondent Motor Racing Developments qui mènera à la création de la Brabham BT3 débutant la F1 en 62. « Black Jack » marque ses premiers points en course sur sa propre voiture. En 63, il finit second au Mexique. C’est en 1964 que sa voiture enregistre une première victoire mais aux mains de son équipier Gurney qui récidive cette même saison.

    Après une saison 65 difficile, la Brabham 1966 à moteur Repco va propulser Jack sur la plus haute marche au Championnat du monde F1.

    Jack-Brabham-Team.jpg

    C’est la première fois qu’un pilote y triomphe sur sa propre voiture, une performance encore inégalée jusqu’à nos jours. En 67 L’Australien se fait souffler le titre par son propre équipier Dennis Hulme. Cette année-là Brabham teste de nombreuses modifications sur sa voiture, il en pâtit car la fiabilité de celles-ci n’est pas au rendez-vous alors que Hulme conserve les solutions éprouvées.

    Le moteur Repco ne fait plus le poids en 68 face au Cosworth. Brabham adopte ce dernier en 69 mais c’est Jacky Ickx qui remporte 2 victoires sur la Brabham BT 26. La saison 70 sera la dernière de Jack qui prend de l’âge, il remportera sur la belle BT 33 le premier GP de l’année mais sera bousculé par l’émergence de  jeunes talents.

    1970_Brands_Hatch_Race_of_Champions_Jack_Brabham_BT33.jpg

    Pour preuve, en tête du GP de Monaco, il tape le rail dans le dernier tour sous la pression de Rindt qui l’emporte. En tête du GP de Grande Bretagne il échoue en vue de l’arrivée sur panne d’essence. Il raccroche son casque en fin de saison et fête son départ par une dernière victoire aux 1000km de Paris sur Matra en compagnie de François Cevert.

    Brabham continuera à courir en course historique, sera anobli (distinction de Sir) par la reine d’Angleterre en 1979. L’Australien vient de s’éteindre le 19 mai dernier à l’âge de 88ans.

    Jack Brabham / triple Champion du Monde de Formule 1 (1926-2014) 

    SdS   /  Photos : DR      

     

     

  • De passage...

    Remember Sebring... 1970 ...Les photos parlent mieux que les mots...

     

    12Ferrari-sebring - Copie.jpg  Ferrri 512S                                                                  

            13P917 Sebring70 - Copie.jpgPorsche 917        

                                                       P908sebring70-porsche-908_ - Copie.jpgPorsche 908 Spyder      Alfa 33 Sebring 70 - Copie.jpgAlfa Roméo 33/3                        

    cevert - Copie.jpg Matra 650

                               sebring70-corvette 10è - Copie.jpg Chevrolet Corvette  

       sEB corv 70 - Copie.jpg  Chevrolet Corvette                                                           

     

    sds                                                                                                                                      

    Photos: DR  /12H de Sebring 1970                                                                                          

     

  • Jim Clark

    Jim Clark, L’ « écossais volant » est né en 1936 à  Kilmany dans une famille de fermier aisé basé à Duns (Berwickshire). Alors qu’il était Destiné à pérenniser l’exploitation de son père, l’itinéraire de Jim biaisa vers la course automobile qui devint petit à petit une activité professionnelle. Il court d’abord avec le statut de  privé sur des autos sportives de série et fait la connaissance de Colin Chapman lors d’une de ces courses. Chapman décèle en lui des qualités de pilotage avérées. A partir de là naît un duo qui marquera durablement l’histoire du sport automobile mondial. L’un, Colin, exploitera ses qualités d’ingénieur constructeur tandis que l’autre, Jimmy, élèvera son talent de pilote au statut d’icône. Il détiendra longtemps le record de victoires en Formule 1 (Championnat du Monde né en 1950). Ses 25 succès seront égalés puis battus par son compatriote Jacky Stewart en 1973. C’est en 1959 qu’il participe à sa première grande course internationale, les 24H du Mans, sur Lotus Elite. Parallèlement il court en Formule 2 sur la Lotus de Chapman. L’ambition du constructeur anglais propulse l’écossais en F1. Ses voitures sont « ciselées », leur efficacité n’a d’égale que leur fragilité. Elles sont optimisées à l’extrême, notamment côté poids. Ce perfectionnisme le confrontera à quelques désillusions dans lesquelles il entraînera ses pilotes mais les succès retentissants des créations de Chapman marqueront deux décennies de F.1 . Les débuts de Jim dans la compétition reine datent de 1960. Des débuts laborieux dus à la fragilité de sa voiture la Lotus 18, il finit 5è à Spa. 1961 fut une saison difficile durant laquelle Clark fut impliqué dans l’accident mortel du pilote allemand Von Trips à Monza. Le succès arrive en 62, Il remporte deux courses hors championnat sur la Lotus 25 ainsi que trois victoires officielles alors qu’il cède le titre à Graham Hill lors du dernier Grand Prix sur défaillance mécanique.

    Jim Clark,

     

    1963 se termine en apothéose, il décroche 7 victoires sur 10 sur la gracile 25 et coiffe sa première couronne mondiale. Surtees sur la Ferrari va prendre l’ascendant sur l’écossais qui ne gagne que 3 courses en 1964, l’anglais de la Scuderia coiffe Graham Hill au championnat en fin de saison. Clark prend sa revanche en 65 sur une conquérante Lotus 33. Cette année-là l’écossais volant décroche la timbale sur l’ovale d’Indianapolis. A cette époque les pilotes F1 allaient souvent se frotter aux américains et complétaient leur saison par nombre de courses de Sport, F 2 et même de Grand Tourisme. Lors de l’hiver européen, beaucoup allaient courir le Championnat de Tasmanie en Australie et Nelle Zélande. Clark remportera 3 Championnats aux antipodes en 65, 67, 68. En 1966 la Lotus 43 à moteur Climax ne permet à Clark d’accrocher qu’une victoire.

    jim clark

     

    L’arrivée du moteur Cosworth en 67 le remet en selle (4 victoires- 3è au Championnat) mais les Brabham plus fiables empochent le Championnat. Clark égale lors de cette saison le record de victoires (24) de Fangio, une consécration. Au début de l’année 68, le duo Clark-Lotus 49 forme une association paraissant imbattable. Le Grand Prix d’Afrique du Sud en témoigne : pôle position, course menée de bout en bout, record du tour. Pour combler le vide entre cette course et le Grand Prix suivant, Jim va courir en Océanie et F2 en Europe. Son destin va basculer en Allemagne à Hockenheim. Peu à l’aise aux essais sous la pluie, la course de Jim tourne au drame. L’écossais sort brutalement dans la forêt. Une défaillance mécanique probable dans une courbe rapide met fin à une carrière qui promettait de se poursuivre victorieusement. Jim fut éjecté de sa voiture, décédera sur le coup à l’âge de 32 ans. Les ceintures de sécurité n’étaient pas encore systématiques sur les monoplaces, elles se généraliseront après cette tragédie.

    SdS

    Photos: DR / 1 -Dans la Lotus 49 (1967)

                      2 - 25 victoires

                          3 - Pit stop

                     

  • Printemps barbare

    DSCN5462.JPGLe roman d' Héctor Tobar situe ses personnages dans le sud de la Californie. Ils sont issus de deux sociétés diamétralement opposées. L'auteur fixe dans la première partie de son ouvrage l'existence d'une bonne mexicaine en situation irrégulière au sein d'une famille américaine aisée composée d'un couple avec leurs trois enfants. Une dispute entre époux née d'un incident futile la mène à devoir s'occuper seule des deux jeunes garçons du foyer. Les parents ont abandonné provisoirement chacun de leur côté le nid familial. L'évènement va prendre de l'ampleur lorsque la bonne décide de prendre la route pour confier les enfants à un hypothétique grand père. Revenus au bercail, les parents vont déclencher auprès de la police une recherche pour disparition des deux bambins... Une peinture sans concession de la société américaine du début du vingt et unième siècle confrontée au flux migratoire de ressortissants mexicains. Dans la première partie, l'auteur brode longuement, installant le lecteur dans un suivi indolent jusqu'à ce que l'action régénère son intérêt dans la seconde partie du livre...Les médias s'emparent du fait divers qui va tourner en affrontement entre les défenseurs des émigrés mexicains, issus d'un "peuple sous développé" et leurs pourfendeurs bien pensants nés de la société us traditionnelle.

    Traduit en français par Pierre Furlan / Titre original "The barbarian nurseries" / Editions de Noyelles

     

         

     

  • Veni, vidi, vici...

    Pour notre époque, on oserait une comparaison, celle de Sébastian Vettel engagé au Mans sur une Audi, une Toyota, une Porsche…Le petit italien à l’aura prestigieuse émit une condition à son engagement, signe de sagesse pour un champion de sa trempe, il souhaite que son compagnon de pilotage se charge de la partie nocturne de la course.

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    Le circuit a subi une modification depuis 1932 avec l’ajout de l’esse du Tertre Rouge, cependant ce secteur n’est toujours pas goudronné, seulement stabilisé, autrement dit on y roule sur la terre damée! 

     

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    Tazio Nuvolari est né en 1892 à Castel d’Ario, son père Arturo comme son oncle Giuseppe, étaient des coureurs cyclistes renommés en Italie. Lui, débute sa carrière de pilote motocycliste en 1920 à l’âge de 28 ans puis va muter petit à petit vers l’automobile pour finalement s’y consacrer exclusivement. Après les succès en moto, il se fait aussi une belle réputation sur quatre roues dans son pays puis au delà. Le « Campionissimo » devient Champion du Monde en 1932. Adulé du public  transalpin, sa popularité sera renforcée par la perte successive de ses deux fils, des épreuves douloureuses qu’il surmonte et semblent transcender sa détermination au volant.  Le petit homme sec au visage allongé devint un seigneur des pistes.  Sa fougue n’a d’égale que sa volonté, n’a-t-il pas couru sur l’Avusrennen en 1934 avec une jambe dans le plâtre après une fracture occasionnée par un gros accident à Alessandria? Il est reconnu de tous comme le pilote le plus intrépide de son époque.

    Son caractère particulièrement combatif au volant l’avait amené à mettre au point une nouvelle technique de pilotage consistant à maîtriser le dérapage en virage à l’aide de l’accélérateur. Il en fit la démonstration à Enzo Ferrari qui en tant que passager crut l’accident inévitable dès le premier virage négocié. L’inventeur du dérapage contrôlé, l’as des Grands Prix est tenté par l’épreuve sarthoise de longue haleine, il veut accrocher cette victoire à son palmarès.

     A l’approche de ces 24 Heures, Nuvolari possède le charisme d’un Clark, d’un Stewart ou autre Prost, Senna, Schumacher de leur époque respective.

     

     Alfa Roméo l’accueille en son sein aux côtés des spécialistes de la discipline que sont Raymond Sommer, Luigi Chinetti, Vainqueurs en 1932. 

    L’Alfa Roméo 8C 2.3l sera le cheval de bataille de Nuvolari, la meilleure voiture du moment, une « Sport » 4 places dont les deux à l’arrière s’avèrent plus que symboliques. Son 8 cylindres en ligne est particulier, une architecture symétrique composée de deux quatre cylindres accolés avec au centre une série de pignons entraînant la distribution ainsi qu’une jambe de force commandant un compresseur.

    La première heure de l’épreuve donne le ton, les Alfa dominent largement, les patrons se nomment Nuvolari-Sommer mais il faut tenir la distance. Les voitures italiennes vont au cours de l’épreuve développer des vibrations inquiétantes qui provoquent des soucis au niveau de leurs frêles garde-boue. Ces derniers menacent de se détacher. Plus grave, des fuites apparaissent côté réservoir de carburant, aussi les mécaniciens vont résoudre le problème en colmatant à l’aide de savon et chewing gum! Au fil de la course, le pilote italien de même que son coéquipier doivent composer avec les faiblesses de leur voiture, ils alternent sprints échevelés et arrêts aux stands pour resserrage du boulonnage ainsi que contrôle des fuites. Ces ennuis vont permettre aux autres « Alfistes », Chinetti et Chiron de s’emparer des deux premières places, troisième, Nuvolari fait le forcing et passe Cortese, l’équipier du monégasque. A vouloir suivre Nuvolari, ce dernier va commettre un tête-à-queue à grande vitesse, voilant les roues et faussant le châssis de son Alfa. La fin de course va se jouer entre Nuvolari et Chinetti, ce dernier doit également passer son Alfa Roméo par la case stand pour soigner les conséquences de vibrations, il cède la première place. Des problèmes de freins et une fuite d’eau vont alors venir ralentir la 11 de l’équipage leader qui n’avait pas besoin de cela, c’est la 8 de l’Italo-américain qui reprend le commandement. Chinetti n’est pas pour autant au bout de ses peines, c’était sans compter sur la vélocité de Nuvolari au diapason de celle de son équipier Sommer, ils se battent comme des lions et rejoignent leurs adversaires. Dimanche matin, Nuvolari reprend les rênes et le dessus sur Chinetti avant de céder à nouveau en raison des faiblesses de freinage de sa monture. La fin s’avèrera pathétique, Chinetti veut alors creuser l’écart en fin de course mais les deux hommes se retrouvent au contact à la faveur d’une erreur du vainqueur de l’année précédente, Nuvolari le redouble!  En vue de l’arrivée Chinetti va tenter une ultime attaque mais, gêné par un concurrent, effectue une série de tête à queue qui vont décider du vainqueur. Tazio Nuvolari passe la ligne avec 400 mètres d’avance au volant d’une auto malade.

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                                        Nuvolari (gauche) - Sommer (droite)

    Une victoire serrée, obtenue de haute lutte, un contrat rempli et partagé avec son équipier Raymond Sommer qui se montra, rappelons-le, à la hauteur de son illustre compagnon d’écurie. Tazio, «l’empereur» de la vitesse, aurait pu en parodier un autre : «  Veni, vidi, vici  », ce fut son unique mais victorieuse participation aux 24 Heures du Mans.

     La carrière de Tazio Nuvolari ralentit après 1946 mais il n’officialisera jamais sa retraite. Il décèdera à Mantoue en 1953.

    SdS

    Photos: DR