
Henri Pescarolo est en retraite forcée depuis deux ans à la suite de la liquidation judiciaire de son équipe sport prototype...
Cet étudiant en médecine discret possédait un avenir tout tracé, reprendre la clientèle de papa après avoir prononcé son serment d’Hippocrate.
C’était sans compter sur un point de démangeaison fulgurant qui l’irrite en secret: devenir pilote de chasse ou pilote tout court !
De plus en plus haut ou de plus en plus vite ? L’opération Ford jeunesse va sceller son destin sportif sur les engins terrestres à quatre roues mais notre homme n’oubliera jamais les objets volants identifiés !
Tout jeune Henri Pescarolo établit un lien étroit avec l’automobile, le gamin rentre lui même la voiture de papa au garage. Lorsque ce dernier achète une Triumph, le jeune Henri ne peut s’empêcher de la conduire dans l’allée du parc de la maison familiale en banlieue parisienne. Permis en poche, il étonne son paternel par sa maturité au volant notamment lorsqu’il faut forcer l’allure. Il participe en tant que copilote à quelques rallyes régionaux sur la Dauphine Gordini menée par son père. Inscrit en médecine à l’université, Henri tombe un jour sur une publicité présentant l’opération « Ford jeunesse» dont le but est de découvrir et lancer de jeunes talents en sport auto. A l’issue des sélections, il représente la région parisienne dans cette compétition qui fait courir un bataillon de débutants sur Lotus Seven.

Le jeune étudiant délaisse les amphi et va frapper chez Matra qui le recrute dans le service Formule 3. Il découvre d’abord les autos au contact des mécanos et s’occupe des commandes et réceptions de pièces. Il apprend la mise au point et le patron JL Lagardère va lui proposer de passer derrière le volant après avoir monté lui même sa monoplace. Après une année d’apprentissage en 66, il remporte le Championnat de France F3 67. L’année suivante Henri grimpe les échelons avec la jeune firme française et passe en F2. Le pilote français court aussi en prototype et 1968 le voit établir une performance remarquée au Mans (il pilote de nuit sans essuie glace sous le déluge) où la Matra 630
dispute la victoire à la Ford de Rodriguez avant qu’une crevaison ne détruise l’arrière de la voiture. Il a piloté au cours de la nuit sous le déluge sans essuie glace. Sa saison 69 va tourner court, des essais au Mans sur la 640 qui décolle dans les Hunaudières l’envoient à l’Hôpital avec fractures et brûlures au visage. Il a failli y rester, sa convalescence va être douloureuse mais rapide. Henri passe àla F1 la saison suivante tout en pilotant aussi en proto. Il réalise une saison F1 aussi encourageante qu’honorable (3ème place à Monaco)
mais reçoit une claque lorsque Lagardère se passe de ses services pour 71. Il manque de rentrer en F1 chez Brabham cette année-là mais il est séduit par Franck Williams qui lui promet une auto compétitive. Hélas le premier choix se serait avéré plus judicieux car les March et Polytoys privées manquent de vélocité comme de fiabilité. Le pilote se rattrape en proto, Matra le réembauche en 72 et il va enchaîner trois victoires consécutives aux 24H du Mans. Alors que l’endurance lui sourit, la F1 le boude, il effectue une piètre saison en 74 sur une mauvaise BRM puis quelques tentatives privées sans lendemain. Il est régulièrement sollicité en proto (Inaltera, Porsche, Lancia, Sauber, Jaguar, Rondeau, Courage) et remportera un quatrième succès au Mans sur Porsche en 1985. A son actif les 1000km de Paris en 70, les 1000km de Brand’s Hatch en 71, 10 victoires avec Matra en championnat du monde des marques de 72 à 74, des victoires à Spa, Zeltweg, Watkins Glen en 75 pour Alfa Roméo, aux 24H de Daytona en 91. Il forme par la suite à l’endurance de jeunes français au volant de Courage qu’il continue à piloter dans les années 90 (33 participation au Mans). Il court au Dakar et parraine aussi la Filière Elf sur le circuit du Mans. Après être revenu au pilotage dans les airs (ULM et records en monomoteur), il s’oriente vers la direction d’une écurie de course d’endurance en collaboration avec Peugeot d’abord puis avec Judd.
Il va défier au Mans avec une petite structure privée des usines comme Audi et Peugeot, se forger la reconnaissance du public et des grands constructeurs mais son combat pugnace pour l’emporter n’est pas récompensé tant la confrontation est inégale. Ses voitures finissent secondes de l’épreuve mancelle en 2005 et 2006.
Lorsqu’il jette l’éponge en 2010, sa cote de popularité est telle qu’une contribution publique de supporters et des appuis professionnels le remettent en lice en 2011. 2012 sera une année de mauvaise augure, l’homme est lâché par son partenaire à l’encontre de qui il entre en action judiciaire, il ne trouve pas d’autre associé ni d’appui financier pour continuer après les 24 Heures. Au bilan, l’équipe Pescarolo aura eu le temps de se distinguer durant quelques années en Championnat LMS sur les circuits européens (Championne en 2005 et 2006 et vice Championne en 2007).
SdS
Photos : 1-2-3-4-5-6 :DR / 7 :@ SdS














Parallèlement il poursuit en F.1 chez Williams, March, Wolf mais les résultats le boudent, ce ne sont pas des Top Teams! Il crée en 78 sa propre écurie en rachetant le matériel Khausen. 



Les vigiles et leurs chiens sont derrière le grillage, prêts à vous cueillir! Dialogue, astuces et pince Monseigneur sont inutiles. Autour de l’enceinte du circuit, des vigiles encore qui circulent en quad ou à pied avec cabots pour intercepter les resquilleurs. En ce qui concerne le stationnement et le camping, c’est le racket bien organisé, plus d’une centaine d’Euros pour trois jours dans un pré sans sanitaires, ça correspond pratiquement à un billet « 3 jours enceinte générale ». Le fiston, à quelques jours de son anniversaire, aura droit à un billet demi-tarif dernier carat, on a eu chaud !





Très vite, son talent se révèle, il monte deux fois sur la troisième marche du podium au cours de la saison en Espagne et en Autriche, termine cinquième en Allemagne et sixième lors du dernier Grand Prix au Japon. Il s’octroie une honorable dixième place au Championnat du monde, entrant dans la peau d’un vainqueur potentiel de Grand Prix. En 1977 Mario Andretti, après quelques courses, fait de l’innovante Lotus 78 à effet de sol une redoutable concurrente, la tenue de route de ce châssis surclasse la concurrence cependant la lotus est fragile. Nilsson épaule son chef de file mais lorgne sur la victoire au volant de son efficace machine. Il est maintenant capable de remporter un Grand Prix, en fera la démonstration lors du GP de Belgique dans des conditions climatiques exécrables, une pluie battante en début de course. Malgré un arrêt pneus et deux têtes à queue le Suédois vaincra, attaquant sans relâche. Fou de joie sur le podium, il réalise un de ses rêves. En début de saison, Gunnar avait finit cinquième au Brésil et en Espagne, aprèsla Belgique il termine quatrième en France, troisième en Angleterre. La deuxième partie de la saison verra ses performances décliner, il ne marque plus de point, victime de son moteur en Allemagne et en Autriche, de sa suspension en Italie, d’accrochages en Hollande et aux USA, d’un accident au Canada, de sa boîte au Japon. Andretti gagne 4 Grands Prix mais Lauda s’adjuge le titre mondial cette année-là, Nilsson est classé huitième au Championnat du Monde.