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Post & Scriptum - Page 19

  • Kilomètre zéro

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    Maëlle, jeune femme à la tête d’une Start up florissante apprend qu'une amie inséparable est atteinte d’un cancer. Cette dernière la charge d’une mission vitale en Himalaya. Elle accepte de quitter un moment  son activité si prenante pour vivre un périple.

    Oublier son ego et suivre avant tout son cœur. Privilégier l’amour, l’essence de l'existence … Périple salvateur… Mais pour qui ? La demandeuse ou la missionnaire ?

    Réponse dans l’épilogue de ce livre.

    Kilomètre zéro - Maud Ankaoua  – Editions originales  Eyrolles  / 2017    

    PS 

    Photo :    GM

  • Ludovico Scarfiotti - à relire

    Ce 8 juin 1968 dans le joli cadre des Alpes bavaroises, Ludovico Scarfiotti s’est installé dans le cockpit de la Porsche 910 Bergspyder… Il se prépare à une montée d’essai, la dernière de sa carrière…

           ludovico scarfiotti

     

    Le parcours de Ludovico Scarfiotti fut-il influencé par son appartenance familiale au clan Agnelli? Neveu du grand patron italien (Groupe Fiat), le jeune turinois fréquente les circuits et court pour le plaisir à partir de 1955 sur une Fiat 1100 en révélant à qui voulait le percevoir un coup de volant incisif. Il s’attaque l’année suivante à l’éprouvante épreuve des Mille Miglia, il y confirme son talent par une victoire de classe. Scarfiotti renouvèle la performance en 1957, année ou il remporte en parallèle le titre national italien de la montagne catégorie GT.

    Il réitère en 58 puis en 59 où au volant d’une Osca 1100, il remporte 12 courses de côte sur 14 dans son championnat national.  

    C’est en 1960 qu’il tombe dans le giron Ferrari, influence de l’Avocato ? Sa carrière prend alors de l’essor. Ludovico poursuit son ascension, toute naturelle, il s’attaque à la côte mais dans le Championnat d’Europe. L’homme aime la route, pour preuve il obtient une 4ème place scratch  à la Targa Florio confirmant ses dispositions en matière d’endurance. En 1962, l’italien remporte son premier titre européen de la montagne sur une Dino 196 SP mais illustre son éclectisme en se frottant aux circuits en catégorie sport.

    cscarfiotti64.jpgIl termine 3ème aux 1000 km de Paris et remporte le Circuito del Garda. Il gagne la confiance de Ferrari et débute 1963 par une victoire à Sebring, toujours en catégorie Sport, il finit second de la Targa puis triomphe au Mans avec Bandini.

    Le Commandatore lui offre du coup un baquet de monoplace en F.1, celui de la Ferrari 156 mais un accident au Grand Prix de France à Reims le blesse sérieusement aux jambes, ralentissant son parcours.

    1964 voit le retour de Scarfiotti en catégorie Sport, il termine second à Sebring et démontre son retour en forme en remportant associé à Vaccarella l’épreuve du Nurburgring, il finit 3ème à Reims.

    L’italien renoue avec la monoplace en 1965 mais pour deux courses hors championnat chez BRM, commettant une infidélité forcée à la Scuderia qui semble douter de l’italien dans cette spécialité. Il remporte une nouvelle fois pour Ferrari le Nurburgring en Sport puis dans un domaine qui lui tient à cœur un second titre européen de la montagne sur la Dino 206P.       

    ludovico scarfiotti

    Scarfiotti associé à Parkes triomphe à Spa en 1966 au volant de la sublime Ferrari P3 et faillit bien l’emporter encore une fois au Nurburgring. Targa Florio, Sebring, Le Mans, Nurburgring, Spa… L’italien n’a plus rien à prouver sur les circuits d’endurance aussi  retrouve-t-il cette année 66 la monoplace rouge en F.1, le transalpin va réveiller l’amour propre national en coupant en tête la ligne d’arrivée du Grand Prix d’Italie à Monza.

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    Un triomphe national! Il devient un héros et reste à ce jour le dernier pilote italien victorieux de son Grand Prix au volant d’une Ferrari.

    La saison 1967 verra Scarfiotti se distinguer toujours en Sport avec trois secondes places à Daytona, Monza et au Mans, il poursuit en parallèle et avec pugnacité  la F.1, obtenant hors championnat une 5ème place lors de la Course des Champions, une victoire à Syracuse. Il est 6ème à Zandwoort mais la Scuderia perd un de ses équipiers cette saison-là en la personne de son compatriote Bandini lors d’un terrible crash au Grand Prix de Monaco. Autre compagnon d’écurie, Parkes subit un grave accident en Belgique qui l’écarte pour longtemps des circuits. L’ambiance s’est détériorée au sein de la Scuderia et Ludovico qui fait fi des liens privilégiés Agnelli-Ferrari entre en désaccord avec l’équipe italienne en fin de saison, il dispute le Grand Prix d’Italie au volant d’une Eagle.

    La rupture est fermement consommée et 1968 voit l’italien en F.1 sur une Cooper vieillissante, terminant cependant 4ème aux Grands Prix d’Espagne et de Monaco. Il signe aussi en parallèle avec Porsche qui recherche un spécialiste de la montagne, termine second en Sport à Brands Hatch sur une 907. Renouant avec ses anciennes amours, au mois de juin il participe pour la marque allemande à la course de côte de Rossfeld, il y périra à 34 ans lorsque, victime d’un incident mécanique probable, sa voiture sort de la route et tombe au ravin.

    ludovico scarfiotti

    Ludovico Scarfiotti /  18/10/1933 - 8/06/1968   / 

    SdS

    Photos: DR

  • Le marathonien de la Sarthe - à relire

     

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    Au sortir de la seconde guerre mondiale, après une longue interruption depuis l’édition de 1939, L’Automobile Club de l’Ouest devra attendre 1949 pour remettre sur pied l’épreuve mythique des 24 Heures.

    Les trois années succédant à la capitulation du troisième Reich s’avèreront difficiles, la reconstruction de la France est laborieuse, les tickets de rationnement perdurent jusqu’en 46, les premières épreuves succédant au conflit mondial se courent avec du matériel d’avant guerre. Le circuit des 24 heures a quelque  peu souffert de l’occupation allemande et de l’avancée américaine, la reconstruction de l’enceinte a été nécessaire. En 1949 la course renaît donc, Ferrari l’emporte avec la 166MM, modèle appartenant à Lord Selsdon piloté la majeure partie de l’épreuve par l’Italo-américain Luigi Chinetti. Pour la petite histoire, l’aristocrate britannique aurait entamé une bouteille de Cognac qu’il vida avant la course, il dut cuver au point de ne prendre le volant de son bolide par prudence qu’après plus de treize heures de course. 1950 voit les forces en présence s’étoffer, les usines reviennent, avec pour contrer les Ferrari de l’écurie  Chinetti : Aston-Martin, Jaguar, Bentley, Allard, Cadillac, Nash Healey et les Talbot Lago, issues de la formule 1 sortie en 48, engagées par Pierre Meyrat (T26C), André Chambas et Louis Rosier (T26 C-GS). Ces voitures légères destinées aux Grands Prix ont été modifiées, transformées en bi-places, équipées de frêles garde boue ainsi que de phares et d’une roue de secours. Leur moteur de 4,5 litres développe une copieuse puissance. Rosier a commencé sa carrière de pilote par le moto-cross puis est passé aux courses de côte sur quatre roues, il a ensuite grimpé les échelons de la compétition, s’attaquant aux 24 Heures du Mans en 1938 sur une Talbot Lago T150SS engagée par Chinetti, sans succès. La guerre marque l’arrêt de son activité de pilote, il participe activement à la résistance dans le maquis de Lespinasse. Le conflit terminé, Rosier va reprendre son activité sportive automobile au sein de l’Ecurie Tricolore, il crée ensuite la sienne et remporte en 49 le Grand Prix de Belgique, il revient au Mans la même année sur une Talbot « spéciale » mais abandonne en début de course. Rosier remet son ouvrage sur le métier au Mans en 1950 où d’autres voitures françaises mais de petite cylindrée briguent le classement à l’indice de performance : Panhard, Monopole, DB, Simca Gordini, Renault avec ses 4 cv.

    Au baisser du drapeau, Raymond Sommer caracole en tête avec sa Ferrari 195 S bleue.

     

    louis rosier

    Rosier sur la Talbot ne cherche pas l’affrontement direct, il reste en embuscade jusqu’au moment où des soucis mécaniques viennent perturber la ronde de la Ferrari de tête dont le support de dynamo casse. Rosier qui enfile les heures de pilotage domine alors la course mais dimanche matin il faut changer une rampe de culbuteurs. Louis qui est aussi mécanicien, va réaliser lui même l’opération et la bleue reprend sa ronde après 40 minutes. La Talbot repart, elle passera la Jaguar de Johnson-Hadley puis la Talbot soeur de Meyrat et va retrouver la tête après cette fantastique remontée. La déroute de Ferrari est consommée avec l’abandon de Chinetti. Le Français l’emporte devant la Talbot de Meyrat-Mairesse, suivent une Allard à moteur Cadillac, une Nash Healey et deux Aston-Martin DB 2.

    Cette belle victoire fut obtenue au prix d’une sacrée performance de Louis Rosier qui en plus de piloter durant un peu plus de 18 heures, remit en état sa mécanique, son fils et équipier Louis jr prit le volant durant 6 heures au total. Une légende courut longtemps, elle racontait que Rosier sr avait piloté quasiment toute la course, laissant le volant à son fils durant deux tours afin qu’il puisse s’alimenter… Elle fut démentie par Louis jr. Toujours est-il que ce « sacré » bonhomme de Rosier avait réalisé un bel exploit cette année-là. Cette prouesse, Pierre Levegh va la rééditer en 52 mais il cassera son moteur en fin de course sur une fausse manœuvre due à l’épuisement. Après les 24 Heures, Louis Rosier enchaîne avec les Grands Prix : deux victoires hors championnat à Albi et aux Pays Bas, il glane vaillamment 13 points au niveau mondial. Ne pouvant rivaliser avec les Alfa d’usine en Championnat du monde, Il remporte cependant le GP de Hollande puis celui de Bordeaux en 51(épreuves hors championnat). En 52, la réglementation F2 en Grand Prix sonne le glas de la Talbot, Rosier s’impose sur la Ferrari 500 à Albi et Cadours, à Albi encore et aux Sables d’Olonne en 53, encore des épreuves hors Championnat. Il pilote la Maserati 250F à partir de 54 lorsque Mercedes domine, obtenant une troisième place à Cadours puis une seconde position à Albi en 55. Rosier récolte 2 points en Championnat du Monde en 1956 au GP d’Allemagne, il est victime de blessures fatales lors d’un accident fin octobre aux Coupes du Salon à Montlhéry sur sa Ferrari 750 Monza dans la contre-courbe Ascari. Il mourra à l’hôpital quelques temps plus tard.

    louis rosier

     

    SdS / Louis Rosier (1905-1956) - Les Rosier père et fils /

    Photos: DR

  • Grand Prix de l'ACF 1924 - à relire

                                                          GP d’ Europe - 3 Août               

                                               « C’était au temps du cinéma muet… »

     

             Passé le premier conflit mondial, l’Allemagne paye ses errances belliqueuses. Les constructeurs d’outre Rhin sont mis entre parenthèses côté compétition jusqu’en 1926, année où apparaît le premier Grand Prix d’Allemagne. En 1924 se déroulera la dernière épreuve française disputée sur une longue boucle tracée à partir de routes ouvertes à la circulation. Les circuits permanents où ceux tracés en ville vont prendre le relai, c’est le cas de  l’autodrome de Linas Montlhéry dès l’année suivante.     

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    Dix ans après la course de 1914, l’ACF sélectionne le circuit lyonnais des « Sept Chemins » pour y disputer son Grand Prix baptisé « Grand Prix d’Europe ». Le circuit a peu évolué, le revêtement est à l’image du réseau routier d’alors. La ligne des stands et tribunes est recouverte de « béton spécial », certaines portions sont composées d’un mélange chaux-goudron tandis que le « Macadam »(1) constitue le reste du parcours.

    Le triangle de 23,145 km sera parcouru 35 fois soit une distance de 810 km. Les constructeurs se présentent au nombre de sept : Sunbeam, Delage, Alfa-Roméo, Fiat, Miller(USA), Bugatti, Rolland Pilain Schmid.

    L’ordonnancement des couleurs est bien sûr d’actualité, bleu pour la France, rouge pour l’Italie, blanc pour les USA, vert pour l’Angleterre. Le gris argent est absent, six ans séparent pourtant cette course de la fin des hostilités de 1914-18. Coté français l’équipe Bugatti a amené ses toutes récentes type 35 bichonnées par leurs mécanos et le patron en personne.

    Vingt pilotes vont prendre part à la course. Enzo Ferrari malade et Foresti accidenté aux essais déclarent forfait, le premier sur Alfa, le second sur une Rolland Pilain.

    8ACF 24 Divo Delage - Copie.jpg

    Au point de vue technique, le plateau compte les Alfa P2 qui possède un 8 cylindres à double compresseur Roots. Ces mêmes Roots équiperont le V12 double arbre des Delage en 1925, il est pour l’instant atmosphérique (2). Le 6 cylindres Sunbeam est suralimenté  tout comme le 6 cylindres des Fiat 805. Le Bugatti 8 cylindres est quant à lui atmosphérique. C’est également le cas du moteur de la Miller américaine, 4 cylindres dont le double arbre à cames est inspiré de celui de la Peugeot victorieuse à Indianapolis en 1913. Les Rolland Pilain sont propulsées par des moteurs 6 cylindres suisses Schmid. La particularité de ces derniers réside dans leur distribution à fourreau et non à soupapes classiques.  

    On relève côté « vedettes » Henry Segrave, Kenelm Lee Guiness, Dario Resta (Sunbeam), Antonio Ascari et Giuseppe Campari (3) (Alfa), Robert Benoist, René Thomas et Albert Divo (Delage), Felice Nazzaro et Pietro Bordino (Fiat), Jean Chassagne (Bugatti), Jules Goux ( RP Schmid).

    Le beau temps est de la partie, le public nombreux afflue autour du circuit. Ce dimanche à 9H le silence règne dans l’arène avant les premiers rugissements des moteurs. Les concurrents partent espacés. Segrave réalise le meilleur temps au premier tour mais Bordino sur la Fiat prend la tête au troisième. Ascari n’est pas loin, son Alfa-Roméo hérite de la première position à la faveur d’un long arrêt de Bordino qui fait réparer ses freins et sa direction.

    On enregistre les premiers abandons au 11è tour: l’Espagnol Vizcaya (Bugatti) et l’Italien Pastore (Fiat) sur sortie de route.

    Ascari semble bien accroché à sa première place, Lee Guiness la lui subtilise au 16è tour lors d’un arrêt de l’Alfa mais l’italien retrouve le leadership pour la raison inverse. Dans ce même 16è tour le Polonais Zborowski renonce essieu cassé sur la Miller américaine. Lee Guiness abandonne au 20è tour sur problème moteur. Après 30 tours on pointe dans l’ordre Ascari solide leader puis Campari, Divo, Benoist, Wagner(Alfa), Segrave. Les Bugatti sont pénalisées par les déchapages intempestifs des pneus Dunlop sur leurs jantes en aluminium coulé.

     

         Les grands Prix dans l’histoire sont ponctués de coups de théâtre mécaniques en fin d’épreuve. Sans revenir sur la mésaventure de Georges Boillot en 1914 lors de ce même Grand Prix de l’ACF, comparable au retournement de situation de 1924, me vient à l’esprit de manière totalement aléatoire Monza 1972 et l’avatar qui toucha une voiture italienne. Il s’agit de l’incident qui coupa l’élan de Jacky Ickx. Le pilote belge est en tête depuis le 17è tour du Grand Prix devant Fittipaldi qui assuré du titre ne force pas. A 10 tours de l’arrivée, un malencontreux court circuit sur le branchement de sa batterie privera Ickx d’un succès mérité au volant de la Ferrari 312 B2 dans le temple des Tifosi.

     

    gp acf 1924

                                                                               Bugatti

         Revenons à la fin de course de ce Grand Prix d’Europe en cette année 1924, elle est donc l’occasion d’un rebondissement. Des problèmes moteur vont ralentir le malchanceux leader Ascari. Ce dernier stoppe au 34è tour, il en restait un à parcourir, cédant sa première position à Giuseppe Campari. L’Italien se trouve dans la ligne de mire de Divo sur la Delage. Malgré ses efforts, le Français ne parviendra pas à remonter, échouant à 1’06’’ du chanceux vainqueur. Un faible écart au bout de 7H de course. Benoist termine 3è puis suivent Wagner, Segrave, Thomas, Chassagne. Onze pilotes seront classés: Friderich(Bugatti), Ascari, Resta, Garnier(Bugatti) prennent les 8è, 9è, 10è et 11è positions.

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    G. Campari  (à gauche)

     Le journal lyonnais « Le Nouvelliste » précisera que près de cent mille spectateurs avaient assisté au Grand Prix.

     1- le « Macadam » est un revêtement composé d’un empierrement à granulométrie décroissante vers la surface.

     2- Ce moteur V12 ne laissera pas de marbre le pilote Enzo Ferrari.

     3- Giuseppe Campari avait une autre passion : l’opéra, il était baryton et a chanté professionnellement. L’Italien a remporté également le GP de France en 33 sur Maserati, dans le dernier tour il passe Etancelin en panne d’embrayage. Campari s’est tué le 10 septembre de la même année à Monza.

    SdS

    Photos :  DR

  • Spa endurance 1973

                                    1000 km de Spa Francorchamps 1973

                                         La course des gros cœurs  

    Henri Pescarolo détient le record absolu en course de lancien circuit de Spa Francorchamps (1) (14,120 km) en 313’’4, moyenne  262,461 km/h. Voici comment il en parle (2) : "Compte tenu de la longueur du circuit, nous ne pouvions faire que quelques tours durant les essais. Cela ne nous donnait que peu de temps pour comprendre le comportement de la voiture et faire les changements appropriés. Jai toujours aimé les virages rapides et la Matra 670 aussi.  Après Les Combes, nous arrivions sur les enchaînements de Burnenville, Malmédy, Masta, Stavelot.  Dans la courbe de Burnenville, nous passions à  300 kilomètres/heure sur une surface instable, nous étions les rois ... Le châssis était incroyable. Vous pourriez penser que dans les longues lignes droites, nous pouvions nous reposer un peu entre deux virages : erreur, en fait nous navions pas le temps de reprendre notre souffle. À 300 kilomètres/heure, nous savions que la moindre erreur pouvait tourner à la catastrophe ". 

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  • Grand Prix de l'ACF 1914 - à relire

    A l'aube de la Grande Guerre, retour sur un affrontement franco-germanique par automobiles interposées. Il eut lieu sur le Circuit de Givors près de Lyon au début de l'été peu de temps avant le déclenchement des velléités guerrières…

             acf 1914

     

     

    Moins d’un mois avant le déclenchement des hostilités, le Grand Prix de France sera l’occasion d’une  âpre bataille, sportive certes mais qu’on ne peut s’empêcher de relier, avec le recul, à l’affrontement qui va suivre, plus lourd en conséquence celui-là. Christian Moity, dans un de ses ouvrages (Les précurseurs) atténue l’idée de prémonition attribuée à cette course. Il s’appuie sur la lecture de la presse du moment, ne laissant rien transparaître quant au parallèle avec les évènements politiques d’alors. Seuls les aspects sportifs et techniques de l’épreuve y étaient relatés. A l’époque, il est évident que l’attentat de Sarajevo survenu quelques jours avant le Grand Prix (28 juin) ne laissait pas nécessairement présager de la fulgurance des évènements qui en découlèrent.         

     

    Lors de ce Grand Prix, 6 nations, 13 marques sont représentées : Mercedes, Peugeot, Opel, Delage, Sunbeam, Fiat, Vauxhall, Aquila Italiana, Nagant (B), Théo-Schneider (F), Piccard-Pictet (CH), Alda (F), Nazzaro GP (I).

     

    Le circuit de Givors près de Lyon a été choisi par l’ACF. Un triangle de 37,631 km agrémenté d’une ligne droite de quelques 13 km, le tout sur routes existantes bien sûr. Le circuit est à parcourir 20 fois soit un copieux parcours de 752,620 km. La réglementation Grand Prix de l’époque admettait des voitures biplaces de 4,5L, cylindrée maximum, dont le poids minimum était établi à 1100kg, la largeur du véhicule ne devant excéder 1,750m.

    Au chapitre technique, on relève essentiellement de nobles mécaniques. La plupart des moteurs sont des 4 cylindres à arbre à cames en tête, les Peugeot et Delage (double arbre) disposent d’une commande desmodromique évitant l’utilisation de fragiles ressorts de rappel. Une innovation sur les Peugeot, Delage, Fiat, Piccard Pictet : des freins sur les 4 roues, une nouveauté côté train avant. La voiture suisse d’autre part se paye le luxe, à l’avant toujours, d’être équipée de freins et amortisseurs à huile. Elle dispose d’un moteur sans soupapes(1).

    Après les entraînements, les autos de pointe révèlent des performances assez proches, on compte parmi les plus rapides les Peugeot, Mercedes, Delage, Sunbeam.

    Trois pilotes chez Peugeot : Georges Boillot (vainqueur ACF 1913), Jules Goux (vainqueur Indy 1913), Victor Rigal. Les Delage (vainqueur Indy 1914 avec Thomas) seront pilotées par Arthur Duray, Albert Guyot, Paul Bablot. Chez Mercedes trois Allemands : Christian Lautenschlager, Otto Salzer, Max Sailer, un Belge : Théodore Pilette, un Français: Louis Wagner. Les pilotes Sunbeam sont au nombre de trois : Dario Resta, Kenelm Lee Guiness et Jean Chassagne.

     

    Au matin de ce Grand Prix, une atmosphère lourde s’installe avec un temps couvert, à moins que la confrontation de deux pays rivaux par automobiles interposées en soit la cause. On chuchote autour du circuit que l’équipe Mercedes a élaboré une stratégie du lièvre, avec deux voitures, destinée à provoquer la casse des adversaires les plus dangereux. Le Sénateur maire de Lyon Edouard Herriot est présent ainsi qu’André Citroën(2). Pour les nombreux spectateurs, la cote d’amour va aux Peugeot dont la ligne fluide, roues de secours insérées dans un carénage arrière du plus bel effet, fait un tabac! Les Mercedes aux lignes carrées à l’instar de l’organisation naturellement germanique de l’écurie, tranchent côté esthétique. Georges Boillot qui a assis sa réputation en 1912 et 1913 sur les Grands Prix est le favori du public français qui craint cependant l’impressionnante armada allemande des cinq Mercedes.

     

    Les voitures rangées en grille par tirage au sort, pilotes accompagnés du mécanicien, partiront deux par deux à intervalle de 30 secondes.

    Le Départ approche… Ferenk Szisz (Alda) et Jörns (Opel) entrent les premiers en piste. Les duos partent en saccades au rythme des accélérations dans la poussière soulevée par le dérapage des roues motrices. En un peu plus de dix minutes, l’ensemble de la meute est libéré. Au premier tour Boillot passe en seconde position au chronomètre. Sailer, ultra rapide, parti après le Français, l’a remonté. Derrière ces deux hommes, Duray sur la Delage bataille avec le coriace Resta sur la Sunbeam. Goux et Pilette suivent illustrant un autre combat Peugeot-Mercedes. Les trois autres voitures à l’étoile en gardent sous le pied, confirmant les bruits qui concernent la stratégie allemande. La Peugeot de Boillot est favorisée par à ses freins avant dans les Esses et au cours des ralentissements mais la Mercedes de Sailer est plus véloce dans la longue ligne droite. Au second tour le français améliore son temps de 10 secondes, puis de 20 secondes au troisième tour. Sailer, lui, fait mieux : respectivement moins 20 secondes puis moins 30 secondes. A ce rythme, il est logique que la Peugeot se soit inclinée malgré le forcing déployé par le pilote français. Les deux hommes dominent l’ensemble du plateau.  

              acf 1914

                                                               Mercedes

     

    Au quatrième tour l’espoir renaît dans le clan français, Sailer a tourné un peu moins vite et surtout Pilette abandonne vilebrequin cassé. Un lièvre allemand a disparu. Cinquième tour : on fait les comptes : 2’54’’ d’avance pour Sailer sur Boillot. Cependant les observateurs attentifs n’ont pas manqué de repérer une légère fumée dans le sillage de Sailer. Le sixième tour marque un coup de théâtre: la Mercedes de tête ne passe plus, une bielle a traversé le carter…Et de deux. Le lièvre change de nationalité, Boillot prend le commandement au tiers de la course sous les acclamations du public français.

     

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                                                                       Peugeot  - Boillot

    Les Allemands n’ont cependant pas dit leur dernier mot, les Mercedes rescapées passent à l’offensive. Changement de stratégie germanique : trois lévriers poursuivent le français qui n’a pas eu l’occasion de ménager un instant ses efforts (3). A mi-course Lautenschlager s’empare de la seconde place tandis que Wagner en conquérant la troisième prend le meilleur sur la Peugeot de Goux qui surchauffe.

    A 9 tours de l’arrivée, Boillot est sous la menace allemande. Lors des changements de pneus, plus nombreux que ceux des Mercedes, il hésite sur sa monte : entre lisse et « antidérapant », le dilemme s’installe. Il va jusqu’à panacher et repart au combat chaud bouillant. Wagner, le français de Mercedes n’amuse pas  le terrain, dominant un moment « Lauten » lors d’un arrêt pneumatique. Aux trois quarts de la course, le pilote Peugeot conserve 2’ 28’’ d’avance tant son attaque est constante. Pourtant « Lauten » va grignoter méticuleusement son retard, favorisé par les soucis de pneus de Boillot (4)…Au 17è tour, 14 secondes séparent les deux hommes. A ce niveau de l’haletante poursuite, le public, tout acquis à la cause du pilote français, ne sait plus que penser. Boillot va-t-il dans un dernier sursaut pouvoir puiser assez d’énergie pour résister à la remontée de la Mercedes? Au tour suivant, la réponse est sans appel, « Lauten » a pris le dessus. Boillot concède 1’7’’ à l’entrée du dernier tour. La tension est extrême…Sur la ligne d’arrivée, les spectateurs scrutent les Esses…On espère un miracle… La Mercedes de Lautenschlager surgit et passe la ligne en tête.

     

    acf 1914

                                                                      Lautenschlager

    On attend Boillot… C’est Wagner qui apparaît suivi de Salzer puis Goux qui sauve l’honneur des Peugeot. Stupéfaction! Mais que fait Boillot ? L’homme est arrêté dans le secteur de La Madeleine à l’autre extrémité du circuit, sa voiture s’est mise à tourner sur trois cylindres puis a cassé une soupape. Le valeureux est effondré sur son volant, son mécanicien avec des spectateurs le sortent de son auto, tentent de le faire boire, de le réconforter…

                 Georges Boillot

     acf 1914

     

                                                              acf 1914

     

                                                                      Christian Lautenschlager

    La cinquième place revient à Resta sur Sunbeam suivi par Esser sur Nagant puis Rigal sur Peugeot tandis que Duray conduit la Delage à la huitième place. Neuvième Champoiseau (Théo Schneider), dixième Jörns (Opel) et onzième, dernier classé Fagnano (Fiat), 26 abandons seront enregistrés (5).

    Ainsi s’achève le dernier Grand Prix de la « Belle Epoque » comme l’appellent les historiens. Les nuages noirs de la « Grande Boucherie » vont pointer dans les cieux mais pour ce qui concerne les Grands Prix, la belle époque n’est heureusement pas finie.                             

     

          

    1/ Le choix technique de Mercedes est plus sage que celui de Peugeot ou Delage : simple arbre à cames en tête, freins uniques à l’arrière.

     

    2/ André Citroën lors de ce Grand Prix représente la firme Mors dont il est directeur.

    3/ Dans un souci d’efficacité aérodynamique, les  roues de secours des Peugeot sont fixées longitudinalement à l’arrière dans un carénage; le porte à faux occasionné rend la voiture survireuse dans les portions sinueuses où justement ses freins sur les 4 roues doivent l’avantager. Boillot compense ce handicap avec maestria mais au prix d’une concentration de chaque instant sur ces secteurs.

     4/ Peugeot a beaucoup tergiversé sur le choix de ses pneus avant la course. Aux Pirelli prévus initialement seront substitués des Dunlop qui ne donneront pas entière satisfaction (tendance au déchapage). D’autre part le panachage de Boillot, lisse et antidérapant, s’avéra peu judicieux. Les pneus Continental des Mercedes étaient plus résistants.

     5/ La majorité des abandons sont d’ordre mécanique exceptés ceux de Maurice Tabuteau (Alda) accidenté sans conséquence et de Ferenk Szisz qui fut heurté par un concurrent lors d’un ravitaillement de son Alda. Le pilote hongrois est victime d’une fracture du bras tandis que son mécanicien fut plus légèrement touché.

    SdS

    Photos: DR

  • David Purley - à relire

    Héritier d’une famille anglaise ayant crée la célèbre firme des réfrigérateurs Lec, David Purley entre dans l’armée de sa très Chère Majesté où il va s’aguerrir et canaliser sa hardiesse. Un saut en parachute manquera de l’envoyer pour de bon au ciel, aussi lorsque le jeune homme quitte l’uniforme d’officier parachutiste, c’est inspiré par son ami Derek Bell qu’il se lance dans la compétition automobile...

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  • Victoires françaises au Mans # 2

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                                                                      1950   Talbot Lago T 26

     

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                                                                       1972 Matra 670

                           

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    1973  Matra 670B

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    1974   Matra 670B

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    1978 Renault Alpine A 442B 

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    1980  Rondeau 379B

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    1992-1993    Peugeot 905 Evo 1B

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    2009 Peugeot 908 HDI Fap

     

    Photos :    ©  GM 1/43  / en action : DR

       

        

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

        

  • Victoires françaises au Mans # 1 (avant guerre)

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    1923  Chenard et Walker sport   

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    1925-1926   Lorraine Dietrich B3-6 

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    1937 Bugatti 57-G

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    1938  Delahaye 135 CS

     

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    1939 Bugatti  57S

    Photos :© GM  1/43 / clic :  DR

     

         

  • Pedro Rodriguez - à relire

    Né le 18/01/1940  au Mexique dans une famille aisée le jeune Pedro s’adonne à la moto très jeune avec son frère cadet Ricardo. Il se lance dans la compétition et devient champion du Mexique en 53 et 54.

    Il passe aux quatre roues et gagne sa première course sur une Jaguar à l’âge de 15 Ans...

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