Virage du Tertre rouge, fin d’après-midi… Les spectateurs sont amassés sur l’herbe à l’intérieur de la courbe. La plupart sont assis, ils sirotent une canette, lisent un programme, bavardent avec leurs voisins entre les salves de décibels livrés par les voitures. D’autres regardent l’écran digital de leur appareil photo et contemplent leurs clichés, certains fixent l’écran géant montrant sur la piste le leader de la course. D’autres encore suivent mécaniquement du regard les passages des concurrents un peu à la manière des spectateurs sur le court n°1 de Roland Garros. Derrière eux un chapelet incessant de piétons bat le terrain à la recherche d’un nouveau secteur d’observation… Alors qu’une Peugeot 908 négocie la courbe dans le souffle étouffé de son Diesel turbocompressé suit une GT noire escortée par la savoureuse résonance de son V12 atmosphérique. Mon regard accompagne le mouvement de la jolie carrosserie qui va rapidement disparaître en attaquant le secteur des Hunaudières. Mon esprit divague alors en sustentation à bord de la belle noire… accomplissant un surprenant flash back de quelques heures…
Post & Scriptum - Page 12
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L'équipage 69
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Dan Gurney
Dimanche 11 juin 1967 sur le podium des 24H du Mans… Dan Gurney et AJ Foyt célèbrent leur victoire, la seconde de Ford dans la Sarthe. Dan brandit la bouteille de champagne qu’on lui offre pour l’occasion. Voulant marquer cette belle performance il improvise un geste qui deviendra rituel. Dan brandit la bouteille, la secoue, le bouchon lentement glisse dans le goulot puis s’éjecte, libérant une gerbe du liquide festif sur l’assemblée présente. Cet épisode anecdotique aurait pu présenter plaisamment ce résumé biographique concernant le célèbre pilote américain. Sa disparition récente justifie l'hommage de Post Scriptum.
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"Et chante le coq" : 1000 km de Buenos Aires 1970
Les 1000 km de Buenos Aires marquent le lancement de la saison sport prototype en ce début janvier 1970. La course n’est pas inscrite au Championnat du Monde des Marques mais deux équipes usines y voient l’occasion de se préparer pour les futurs affrontements nord américains et européens. C’est le cas d’ Autodelta Alfa Roméo et de l’Equipe Matra sports. Le gros du plateau est composé d’équipes privées. Pour le public argentin un évènement de taille souligne cette course. La Berta LR locale va se mêler à l’affrontement des européennes. De quoi faire converger quarante mille spectateurs autour de l’autodrome de Buenos Aires.
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Trophée de l'an neuf
Ce jeune homme qui soutient son trophée va bientôt fêter son vingt-septième anniversaire.
Son regard plonge sur le symbole d'un premier succès dans la discipline reine. Le breuvage festif y pétille encore.
Adoubé ce jour par ses pairs il deviendra ensuite un seigneur de la course.
Il lui fallut du temps pour obtenir cette consécration. Quatre saisons qu’on pourrait qualifier d’initiatiques, une sorte de bail trop prolongé car il eut mérité alors qu'un constructeur lui permette d'effectuer des saisons complètes en Formule 1.
Ses traits sont marqués par l’effort accompli au volant de sa Cooper Maserati. Il a fait fi de son bouquet de fleurs écrasé par la lourde coupe. Il ignore la miss locale tout sourire qui lui a passé la couronne de laurier et fait la bise.
Coiffure en bataille, peau humectée de sueur, l'expression de son visage semble hésiter entre bonheur et peine. Il savoure ce succès tant attendu en le dédiant peut-être à son jeune frère d’arme et de sang perdu prématurément quelques années auparavant. Le sort a déjà scellé le destin de cet homme qui rejoindra inéluctablement la voie funeste subie par son cadet.
Jusqu'à cette issue fatale, d’autres triomphes lui sont promis…
Ricardo Rodriguez
1-2 Pedro Rodriguez (Grand Prix d’Afrique du sud – 2 janvier 1967) / 3 Ricardo Rodriguez
Photos : DR
*Paru sur "Racing'memories" le 1er janv 2022
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Venise n'est pas en Italie
Récit des premiers émois amoureux d'un adolescent issu d'une famille atypique... Ce dernier nous raconte son "road trip" le menant à assister au concert auquel participe sa récente petite amie à Venise... Un style direct, très décontracté où l'ado interpelle le lecteur qui ne manque pas d'accrocher à son aventure jubilatoire.
Venise n'est pas en Italie - roman / Ivan Calbérac / Editions Flammarion - 2015- livre de poche 2017/
Photo: © GM
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Bonne année
Toro Rosso F1 2010 - pilote : Jaime Alguersuari (Brésil) - Cliquer
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Noël fantasmé
Cliquer sur l'image pour la voir en action
************joyeux noël*************
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Une course folle
Denis Dayan (cliquer pour agrandir)
En ce mois de juin 1970 une grande effervescence régnait sur le circuit des Essarts près de Rouen, côté stands, paddock et spectateurs tout au long de l’enceinte descendant jusqu’à l’épingle du nouveau monde. Les pilotes de F3 s’apprêtaient à sortir de l’aire où parquaient leurs autos. En file indienne, moteurs maintenus au ralenti, ils attendaient que le préposé leur intime l’ordre de sortir un à un pour se mettre en piste. Le gratin de la spécialité était donc réuni pour cette manche normande. Des anglais avec leurs moteurs préparés chez les meilleurs spécialistes d’outre manche et pas mal de français engagés notamment sur des châssis Brabham, Martini, Grac . Parmi eux Bob Wolleck, Jean Luc Salomon, Denis Dayan.
Le circuit des Essarts, incontournable épreuve française, était très prisé à l’époque. Situé en forêt, son tracé présentait une sacrée déclivité depuis le virage du Paradis précédant les stands d’où la piste dévalait sur la courbe rapide des six Frères jusqu’au freinage appuyé du Nouveau Monde. Le circuit remontait ensuite dans un secteur boisé plus dense avec les virages de Samson, Beauval puis celui du Grésil ramenant les pilotes vers le Paradis.
B.Wolleck
Un circuit pour les gros cœurs disait-on. Bob, Jean Luc et Denis n’en manquaient pas qui s’étaient battus comme des braves aux essais pour s’octroyer la meilleure place possible sur la grille.
JL Salomon D.Dayan
Après avoir parcouru les 6,5 kilomètres en faisant chauffer leurs gommes, Bob, le mieux qualifié, vint se placer sur la 1ère ligne, Jean Luc sur la seconde ligne et Denis sur la sixième. Ils entamèrent ensuite leur tour de formation en peloton, s’immobilisèrent devant les stands. Chacun se concentra, faisant le vide avant l’assaut, se préparant à réaliser un départ canon pour gagner une ou deux places sur leur(s) voisin(s) immédiat(s).
Panneau 15’’, pied droit libérant les gaz et adrénaline accélérant leur rythme cardiaque, ils lancèrent leur machine, zigzagant, cherchant l’ouverture vers la vertigineuse descente.
Les tours s’enchaînent, des pelotons se forment où l’on bataille ferme à la recherche de dixièmes de seconde à gagner, d’une aspiration maximale dans la descente pour tenter un dépassement en bas, s’offrir un bonus au Nouveau Monde. Pour cela il fallait passer les six frères sur le fil du rasoir, parfois sur l’extérieur au coude à coude avec un concurrent. Les rails étaient si proches à fleureter avec la limite sur chaque tour. Les anglais cravachent comme des malades avec leur mécanique au top. Wolleck et Salomon tirent leur épingle du jeu dans le bon wagon au petit jeu de l’aspiration. La Grac de Dayan est en retrait mais Denis se bat comme un diable. Le combat est intense, la lutte à son paroxysme, une ambiance hostile s’installe peu à peu…Au 13è tour Wolleck sort violemment en haut de la montée. Devant les stands, après le 14è tour, le panneauteur de Dayan ne voit plus son pilote repasser, les hauts parleurs sont inaudibles avec le vacarme des moteurs, un frisson s’empare des membres et proches de son équipe… Denis attaquait la descente, il enroula le début de la courbe des six frères quand une pièce cassa à gauche sous sa voiture qui partit tout droit au lieu de poursuivre sa parabole habituelle. Le pilote monta sur ses freins sachant qu’il ne pouvait plus rien faire qu’attendre le choc, tout s’était passé en quelques secondes...Tout devint noir …Indéfiniment, inexorablement …Un effroyable choc…L’équipe Grac est accablée…La course continue…Le sort s’acharne, dans le dernier tour onze pilotes jouent la victoire dans un paquet où on tente le tout pour le tout, cinq s’accrochent à 500m de l’arrivée, Salomon tape violemment. Les commissaires le transportent inanimé, Jean Luc décédera au poste médical du circuit…Denis succombera à ses blessures dans la nuit du lundi au mardi suivant la course dans sa chambre d’hôpital. Bob s’en sortira avec une facture au bras…La camarde, dans sa fureur, l’avait heureusement manqué. Ce fut une course folle en cet après midi du 28 juin 1970.
SdS
virage des Six Frères / Denis Dayan vient d'être évacué vers l'hôpital.
Photos : http://denisdayan.ddbsi.fr/ /DR /D.Dayan en route à jamais vers le nouveau monde/ Grand Prix F.3 des Essarts 28 /06/70
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F1 1/43 #3
GP d'Allemagne 1973 circuit du Nüburgring:
J. Stewart Tyrrell 006 (vainqueur)
E. Fittipaldi Lotus 72 (cinquième)
F.Cevert Tyrrell 006 (second)
Photo : © GM (cliquer pour agrandir)
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F1 1/43 #2
GP d'Espagne 1972 Circuit de Jarama :
E.Fittipaldi Lotus 72 (vainqueur)
F. Cevert Tyrrell 002 (abandon)
J.Ickx Ferrari 312B2 (second))
Photo: © GM (cliquer pour agrandir)